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"Ce n'est pas ça qui mettra en péril nos exportations" : les entreprises françaises sereines face aux appels au boycott

Plusieurs pays du Moyen-Orient ont appelé au boycott de produits français, sans pour autant inquiéter les entreprises exportatrices.

Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Des employés d'un supermarché d'Amman (Jordanie) retirent des produits français des étalages le 26 octobre 2020. (KHALIL MAZRAAWI / AFP)

Alors que depuis vendredi 23 octobre, les appels au boycott de produits hexagonaux se multiplient sur les réseaux sociaux, les entreprises françaises ne semblent pas effrayées. Lundi 26 octobre, c'est le président turc, Recep Tayyip Erdogan, qui a exhorté à ne pas acheter de produits français. Des images de fromages, de crèmes de beauté ou encore de confitures retirés des rayons de magasins au Qatar ont circulé. Mais ces actions parfois spectaculaires n'inquiètent pas outre mesure les exportateurs français.

Des appels souvent peu suivis

Dans ses bureaux parisiens, Patrick O'Quinn, président de la FEBEA, la Fédération des entreprises de beauté, a vu ces images circuler sur les télévisions : des rayons vides, des crèmes de beauté, des parfums made in France retirés de la vente, suite à des appels au boycott de produits français. "Traditionnellement, ce type d'appel n'est pas véritablement suivi ou, lorsqu'il est suivi, c'est extrêmement ponctuel", rassure Patrick O'Quinn. 

Pour le moment, aucun chiffre ne permet de mesurer les conséquences économiques de ces appels. Mais pour Patrick O'Quinn, il n'y pas de menace de ce côté-là. "Les exportations de cosmétiques français, c'est de l'ordre d'une douzaine de milliards d'euros, rappelle le président de la FEBEA. Tous les pays aujourd'hui porteurs d'appels au boycott représentent moins d'un milliard d'euros. Ça n'est pas ça qui mettra en péril les exportations de cosmétiques français, qui sont bien plus menacées par la Covid que par ces appels au boycott."

Pas d'inquiétude dans l'agroalimentaire

Autre secteur visé, l'agroalimentaire, comme le groupe Bel par exemple, présent avec ses fromages Kiri© ou Babybel©, ou encore des confitures, comme la marque St Dalfour, près de Chambord (Loir-et-Cher), qui a vu des produits retirés de certains magasins au Qatar. Là non plus, pas de panique. La direction de St Dalfour souligne que ce pays ne représente que 0,5% de ses ventes, 0,2% pour la Jordanie et 2% au Koweit, où certains distributeurs ont annoncé des retraits de produits. Les entreprises françaises restent donc sereines, mais elles espèrent quand même que les autorités des pays concernés condamneront ces appels au boycott.

Boycott et entreprises françaises : écoutez le reportage de Grégoire Lecalot.

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