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Assassinat de Samuel Paty : 48 personnalités réclament de nouvelles institutions pour défendre "une laïcité pleine et entière"

Des collaborateurs ou proches de "Charlie Hebdo" (Caroline Fourest, Richard Malka, Marika Bret) font partie des signataires de la tribune publiée dimanche dans le "JDD", tout comme Elisabeth Badinter.

Article rédigé par franceinfo
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La philosophe Elisabeth Badinter, signataire de cette tribune, ici le 11 septembre 2016 à Nancy (Meurthe-et-Moselle). (MAXPPP)

Ils demandent une "nouvelle dynamique" pour "rétablir une laïcité pleine et entière". Dans une tribune publiée par le JDD (article réservé aux abonnés), dimanche 25 octobre, en réaction à l'assassinat terroriste de Samuel Paty, 48 personnalités dont la philosophe Elisabeth Badinter, l'avocat de Charlie Hebdo Richard Malka et l'essayiste et collaboratrice du journal satirique Caroline Fourest, appellent les pouvoirs publics à créer "de nouveaux outils, de nouvelle instances" pour défendre la laïcité.

L'assassinat de Samuel Paty, "de la manière la plus barbare et la plus expressive qui soit, dans le rituel codifié d'exécution religieuse de l'islam radical", visait à "saper les fondements démocratiques de la République française", analysent les signataires. "C'est tout l'édifice laïque qui est aujourd'hui à restaurer sur la base de la loi de 1905, son fondement le plus solide", estiment-ils, disant constater une "prise de conscience" et un "espoir" en ce sens chez une majorité de la population depuis cet attentat : "Ce mort-là est l'électrochoc qui donne aux Français la force de ne plus accepter l'inacceptable".

Des acteurs accusés de s'être "écartés de la défense de la laïcité"

Les signataires de cette tribune s'en prennent à ceux qui, à leurs yeux, "restent à l'écart de ce mouvement populaire et démocratique profond", et qui "depuis trois décennies tentent de convaincre les Français qu'ils sont coupables de tout, qu'ils ne voient pas ce qu'ils voient, que s'ils meurent sous les balles et les lames des couteaux, c'est bien de leur faute et non celle des assassins".

Sans désigner explicitement leurs cibles, les auteurs du texte, dans leur appel à la formation "d'organismes publics adaptés à cet horizon politique transformé", plaident pour que ces derniers remplacent des acteurs existants qui ont selon eux "fait leur temps" : "Ceux-là se sont écartés de la défense de la laïcité, allant jusqu'à prendre constamment le parti de ses adversaires", accusent-ils.

Ces critiques font écho aux mots de l'entourage de la secrétaire d'Etat Marlène Schiappa, rapportés par Le Point, visant le rapporteur général de l'Observatoire de la laïcité, Nicolas Cadène, jugé par cette source anonyme "plus préoccupé par la lutte contre la stigmatisation des musulmans que par la défense de la laïcité". Dans la foulée de la publication de ces propos, Matignon s'était ému auprès de franceinfo des "règlements de compte par voie de presse", mais avait annoncé l'intention de Jean Castex de faire "évoluer" cette instance.

Outre Elisabeth Badinter, Richard Malka et Caroline Fourest, le texte est signé par Marika Bret, la DRH de Charlie Hebdo, le philosophe Marcel Gauchet, l'architecte Roland Castro, l'histoirien Iannis Roder, le philosophe Henri Pena-Ruiz ou encore l'ancien ministre Jean Glavany.

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