Quand la religion s'invite en entreprise

Si la religion est une affaire privée, elle s'invite de plus en plus souvent dans l'entreprise. Samidine Saindou est plombier chauffagiste. Pas facile de travailler par de grosses chaleurs quand on fait le ramadan. Alors pendant le jeûne, il débute plus tôt ces journées de travail. Un aménagement de son temps de travail accepté sans problème par son patron.

"Je suis le seul musulman dans cette société donc j'ai pu m'arranger avec ma direction. Ce qui compte, c'est de terminer le travail donné au délai demandé", explique le plombier.

Mieux comprendre

Si la laïcité est imposée dans le service public, ce n'est pas le cas dans le monde du privé. En 2015, une entreprise sur deux est confrontée au fait religieux. Cette confrontation a essentiellement lieu sous trois formes : les demandes d'absence pour fêtes religieuses (19%), le port ostentatoire de signes religieux (17%). En un an, celui-ci a presque doublé. Enfin, l'aménagement du temps de travail (12%).

Faute de législation spécifique, les entreprises doivent avancer au cas par cas. Dans une cimenterie de la région lyonnaise, le fait religieux ne souffre pas de tabou.

Pierre Olivier Boyer, directeur des partenariats stratégiques pour le groupe Vicat, a d'abord créé des formations pour ses salariés expatriés, pour qu'ils puissent comprendre la pratique religieuse dans les pays où ils devront exercer, au Maghreb ou en Inde. Aujourd'hui, il souhaite former ses managers en poste en France.