Chili : 158 membres de l'Eglise catholique visés par une enquête pour abus sexuels
Depuis 1960, le parquet général chilien a recensé au total 266 victimes de ces abus sexuels, dont 178 mineurs.
Certains des faits remontent aux années 1960. 158 évêques, prêtres et laïcs liés à l'Eglise catholique au Chili sont ou ont été visés par une enquête pour des abus sexuels, révèle la justice chilienne. Ces abus concernent à la fois des mineurs et adultes, selon les institutions judiciaires du pays.
C'est la première fois que la justice du Chili dévoile des chiffres donnant une vue d'ensemble de ce type d'affaires dans le pays. Ils sont publiés alors que le Chili est agité depuis plusieurs mois par une série de scandales de pédophilie au sein de son Eglise, dans la foulée de la visite du pape au mois de janvier.
La plupart de ces dossiers ont été classés, à la suite d'une condamnation, d'un classement sans suite ou d'un non-lieu. Mais 36 enquêtes sont toujours en cours, a précisé le procureur général, Luis Torres, lors d'une conférence de presse. Au total, le parquet général a recensé 266 victimes de ces abus depuis les années 1960, parmi lesquelles 178 mineurs.
Des curés et laïcs liés à des écoles religieuses
"Dans leur grande majorité, les faits dénoncés correspondent à des agressions sexuelles commises par des curés de paroisses, ou des personnes liées à des établissements scolaires", précise le communiqué du parquet général.
Parmi les auteurs présumés de ces abus sexuels, la justice chilienne évoque des évêques, des prêtres ou des diacres, mais également des moines. En outre, une dizaine de "laïcs qui exerçaient une fonction dans la communauté de l'Eglise", tels que des coordinateurs dans des établissements scolaires religieux, sont également visés.
Des "secrets de polichinelle"
Pour les associations de défense des victimes, il ne s'agit que de la partie émergée de l'iceberg. "Le travail qu'est en train de réaliser le parquet est sans aucun doute quelque chose de très positif et il commence à mettre en lumière des cas qui étaient des secrets de polichinelle", a réagi auprès de l'AFP Juan Carlos Claret, porte-parole de l'association des laïcs d'Osorno (sud du Chili). "Il y a des informations qui sont toujours confidentielles", a-t-il tempéré.
Le 18 mai dernier, l'ensemble de la hiérarchie de l'Eglise chilienne a présenté sa démission au pape, dans le cadre d'un énorme scandale de pédophilie et d'omerta. Ce coup de tonnerre faisait suite à une série de mea culpa du souverain pontife adressés au peuple chilien. Il s'agit d'une démarche inédite dans l'histoire récente de l'Eglise catholique.
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