La ville de Chalon-sur-Saône entérine la fin du menu sans porc dans ses cantines
La Ligue de défense judiciaire des musulmans a annoncé "dans les jours qui suivront" un nouveau "recours en excès de pouvoir et un référé-suspension" contre cette décision.
La décision a été définitivement entérinée en conseil municipal, laissant la voie à une nouvelle bataille judiciaire. Comme plusieurs autres municipalités ces derniers mois, la ville de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) a voté, mardi 29 septembre, la fin du menu de substitution au porc dans ses cantines scolaires. Sur les 43 conseillers municipaux, seuls les 7 élus d'opposition de gauche ont voté contre et un élu Modem de la majorité s'est abstenu.
Le maire brandit la "neutralité" du service public
Le vote était attendu, puisque le maire de la commune, élu des Républicains, avait annoncé dès la mi-mars sa volonté de mettre fin à la distribution de menus sans porc dans les restaurants scolaires, déclenchant une vive polémique, y compris dans son propre camp.
"La mention 'avec' ou 'sans porc' faisait entrer des considérations religieuses dans des lieux où elles n'avaient pas leur place", a déclaré l'édile, Gilles Platret. Le premier magistrat de la commune a affirmé vouloir "revenir à la neutralité de l'organisation du service public de la restauration scolaire".
Une association annonce un prochain recours
A l'extérieur de l'Hôtel de Ville, quelques dizaines de personnes, répondant à l'appel du Parti communiste, s'étaient rassemblées pour dénoncer le vote de cette mesure. Dans la salle du conseil municipal, un public fourni a hué ou applaudi l'intervention du conseiller municipal d'opposition, Christophe Sirugue. Le député PS a accusé le maire d'être "en service commandé", son annonce de supprimer les menus de substitution au porc étant intervenue "quelques jours après (sa) rencontre avec l'ancien président de la République", Nicolas Sarkozy.
Le vote du conseil municipal devrait ouvrir un nouvel épisode judiciaire. La Ligue de défense judiciaire des musulmans, présidée par l'avocat controversé Karim Achoui, a annoncé "dans les jours qui suivront" un nouveau "recours en excès de pouvoir et un référé-suspension". Elle avait déjà saisi le tribunal administratif de Dijon cet été, mais son recours en référé avait été rejeté au motif que la condition d'urgence n'était "pas remplie", aucun repas contenant du porc ne devant être servi avant le 15 octobre.
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