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Surpopulation carcérale à Nîmes : pour la première fois, un préfet est cité à comparaître "pour mise en danger d'autrui"

Après avoir assigné l'État devant la justice pour "mise en danger d'autrui", l'avocate de quatre détenus de la maison d'arrêt de Nîmes a cité le préfet, Didier Lauga, à comparaître devant le tribunal correctionnel de Nîmes.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La prison de Nîmes, le 8 août 2017. (SYLVAIN THOMAS / AFP)

C'est une première en France, quatre détenus de la maison d'arrêt de Nîmes (Gard) assignent l'État devant la justice pour "mise en danger d'autrui", rapporte France Bleu Gard Lozère.

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Leur avocate, maître Khadija Aoudia, a cité le préfet, Didier Lauga, à comparaître mardi 26 septembre devant le tribunal correctionnel de Nîmes en tant que représentant de l'État dans le Gard.

"Votre chien, vous ne le mettez pas à l'intérieur"

Ces détenus dénoncent les conditions de détention dans la maison d'arrêt de Nîmes, un établissement régulièrement pointé du doigt pour sa surpopulation : environ 400 détenus pour seulement 190 places. Pour Damien Pellen, secrétaire du syndicat national des directeurs pénitentiaires (SNDP-CFDT) "il faut peut-être mettre l'Etat devant ses responsabilités, en disant : 'est-il normal que 3 ou 4 personnes soient dans une cellule de 9 mètres carrés ?'".

L'avocate des détenus évoque des conditions de vie inhumaines : "Vous avez des jeunes particulièrement vulnérables qui ont été victimes de viols. Vous avez des personnes qui sont atteintes de pathologies mentales et qui représentent un danger pour elles-mêmes et pour autrui, que j'ai dû visiter au sein de ce qu'on appelle les cachots. Inhumain ! Votre chien, vous ne le mettez pas à l'intérieur".

"Seul l'État est responsable concrètement de cette infraction", a affirmé au micro de France Bleu Gard Lozère maître Khadija Aoudia, qui n'a pas poursuivi l'administration pénitentiaire. "L'administration pénitentiaire (...) subit et (...) est victime aussi de ce risque qui concerne à la fois les personnes détenues et à la fois le personnel pénitentiaire", a estimé Khadija Aoudia.

"Il n'y a pas de raison à ce que l'État ne soit pas tenu responsable"

Cette action en justice est totalement inédite car, en théorie, selon la loi, l'État ne peut pas être poursuivi sur le plan pénal, mais elle vise également à marquer l'opinion publique. "Quand on est incarcéré dans des conditions où on vous ôte votre dignité humaine et qu'on vous réduit à l'état d'animal, comment voulez-vous qu'à la sortie de la maison d'arrêt (...) nous n'avons pas des fous furieux en puissance qui se comportent autrement que comme des animaux ?", s'interroge l'avocate.

"Vous devez incarcérer des personnes, effectivement, qui ont commis des fautes par la privation de leur liberté, pas par la privation de leur dignité. Il n'y a pas de raison à ce que l'État, qui commet une infraction extrêmement grave, ne soit pas tenu responsable", a lancé l'avocate des quatre détenus.

Khadija Aoudia : "Seul l'État est responsable concrètement de cette infraction"

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