Budget de l'administration pénitentiaire : les syndicats appellent les députés à "remettre en cause" les choix du gouvernement
Le Genepi, la Cimade, le Syndicat de la magistrature ou encore la section française de l'Observatoire des prisons dénoncent le budget 2018 de l'administration pénitentiaire.
L'Assemblée nationale doit examiner mercredi 25 octobre le budget 2018 de l'administration pénitentiaire. Les députés sont appelés par 27 associations et syndicats du monde pénitentiaire à "remettre en cause les choix budgétaires" du gouvernement sur le pénitentiaire, dans un communiqué.
Les mesures alternatives négligées
Le Genepi, la Cimade, le Syndicat de la magistrature, ou encore la section française de l'Observatoire des prisons dénoncent un budget qui est certes "en hausse" mais qui reste orienté vers la construction de nouvelles places de prison, au lieu de "privilégier la décroissance pénale et les mesures alternatives" à la détention.
Le communiqué note que la ministre de la Justice a déclaré en octobre : "Il ne faut plus faire de la prison la seule peine de référence, ce ne sont pas que des mots, c'est un changement de paradigme". Or, soulignent les associations, "le budget 2018 ne traduit pas ces orientations".
La réinsertion, "parent pauvre" du budget
Le communiqué note ainsi que le budget place "l'accroissement du parc carcéral en première ligne" (300 millions d'euros), mais "au détriment du parc existant". Ainsi, "le projet de 15 000 nouvelles places de prison est un choix incompatible avec le changement de paradigme" souhaité par la ministre.
La réinsertion est "le parent pauvre" du budget (25 millions d'euros), avec une baisse des autorisations d'engagement de crédit, alors que le budget consacré à la "sécurisation" des établissement (100 millions d'euros) connaît une forte hausse. Enfin, "les alternatives à l'emprisonnement sont toujours négligées", selon les syndicats et associations, qui soulignent que leur budget est également en baisse.
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