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Vélos à trois roues, "bus du mieux vieillir"... Les idées fusent chez les "vieux" du "conseil national autoproclamé de la vieillesse"

Pour faire entendre leur voix sur le thème de la vieillesse, universitaires, médecins, militants associatifs ou simples citoyens se sont réunis une première fois au sein du "conseil national autoproclamé de la vieillesse", en référence à la Cnav, la Caisse nationale d'assurance vieillesse.

Article rédigé par franceinfo - Boris Loumagne
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un couple marche dans le couloir d'un Ehpad. (HINTERHAUS PRODUCTIONS / STONE RF)

Alors que l’enquête de Victor Castanet sur le groupe Orpea a mis en lumière de graves problèmes de maltraitance dans les Ehpad, une nouvelle structure, créée en décembre dernier, s’est emparée du thème pour en débattre à l’occasion de sa première rencontre. Son nom ? Le Cnav, le "conseil national autoproclamé de la vieillesse", un clin d'œil à la Cnav, la Caisse nationale d'assurance vieillesse. Le collectif, qui a pour objectif de mettre les problèmes liés à la vieillesse au cœur de la campagne présidentielle, réunit des intellectuels, médecins, universitaires et militants du monde associatif. "Des vieux", comme ils souhaitent qu'on les appelle. "'Jeune', ce n'est pas une insulte, alors pourquoi un 'vieux' ça devrait l'être ?", lance l'un des participants.

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Et les vieux sont en colère en ce moment, le scandale des Ehpad a été un choc. Alors, dans cette assemblée de 200 personnes, on échange des idées pour améliorer la qualité de vie des résidents. Il faut des structures plus petites, selon Jeanne, 75 ans, militante CFDT : "Si on arrive à avoir des unités beaucoup plus restreintes, explique-t-elle, on restaure une vie de compagnonnage." Et pourquoi ne pas généraliser cette initiative d'une directrice d'Ehpad en Bretagne, qui a reconstitué une place du village dans son Ehpad, avec un restaurant, une boulangerie pour les personnes âgées, propose Nicole, 75 ans ? Car, selon une autre Nicole, 81 ans, il s'agit de désenclaver les Ehpad, les ouvrir à la jeunesse. "Les liens entre l'Ehpad et les gens, c'est fondamental ! Et pas qu'entre vieux ! Il est possible par exemple d'aller dans une école, pour y raconter un conte. On est des gens qui possédons l'histoire de la vie !"

D'autres propositions concernent la vie de tous les jours des "vieux" : des vélos en libre service à trois roues, des places de parking qui leur seraient réservées, ou encore la création de "bus du mieux vieillir" qui apporterait du soin à domicile. "La France est un pays rural éclaté et nombre de personnes âgées vivent dans ces territoires où la médecine est moins présente, souligne le Pr Saint-Jean, gériatre à l'hôpital européen Georges-Pompidou, à Paris. Aussi, plutôt que de déplacer les gens, il faut aller vers eux. Et c'est très simple d'imaginer des équipes itinérantes de médecins, de soignants, de professionnels de l'accompagnement social qui se rendent dans les différentes communes".

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