Catherine Sarrazin-Moyne a pris la décision de placer sa mère en EHPAD (Établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) en 2005. Un souvenir encore amer aujourd'hui. "Maman ne pouvait plus rentrer à la maison, ne savait plus. J'ai trouvé une place dans un établissement lucratif [...] On signe un beau contrat réconfortant, sécurisant, et puis une fois que notre parent est acquis comme résident, très peu de choses se passent comme elles ont été promises", déplore-t-elle. Le personnel n'était guère à la hauteur de ses attentes. "Le personnel a beaucoup de choses à faire. On peut parler de petites maltraitances au quotidien, verbales ou/et physiques. Et lorsque je posais trop de questions, la direction me disait : 'Eh bien, si vous n'êtes pas content, reprenez votre mère'. Donc on a la boule dans la gorge, on espère que le lendemain sera mieux", témoigne-t-elle."Accompagner quelqu'un, c'est de l'humilité, de la patience et de la présence"De cette expérience, Catherine Sarrazin-Moyne garde des remords. Si sa mère était encore en vie, elle aimerait "lui demander pardon, parce qu'il [lui] est arrivé de monter le ton, de manquer de patience et peut-être, rarement, d'avoir eu quelques comportements un peu maltraitants, parce que ça passe déjà par la parole". Cette femme en a aujourd'hui pleinement conscience : "accompagner quelqu'un, c'est de l'humilité, de la patience et de la présence", indique-t-elle. Des qualités que les personnels d'EHPAD, à bout de souffle, ont aujourd'hui bien dû mal à mettre en œuvre.