: Vidéo "Cette présidentielle doit être le rendez-vous de la lutte contre la précarité", plaident les Restos du cœur
"50% des personnes que l'on accueille sont des moins de 25 ans, 50% des personnes que l'on accueille vivent avec un peu plus de 500 euros par mois. C'est insupportable. Ça nous prend aux tripes", se désespère Patrice Douret, président bénévole des Restos du cœur.
Invité de franceinfo mardi 15 février, le président bénévole des Restos du cœur Patrice Douret interpelle les candidats à la présidentielle : "Cette présidentielle doit être le rendez-vous de la lutte contre la précarité", a-t-il insisté. Les Restos du cœur publient mardi un plaidoyer pour douze engagements afin de placer "la lutte contre la pauvreté au cœur de la campagne". Parmi ces engagements figurent un accès à l'alimentation facilité et un accompagnement renforcé aux personnes de moins de 25 ans les plus démunies pour lutter contre "la précarité de demain".
franceinfo : Pourquoi interpellez-vous les candidats à la présidentielle ?
Patrice Douret : Cette présidentielle doit être le rendez-vous de la lutte contre la précarité. Nous souhaitons le rappeler. Depuis 36 ans, nous constatons une augmentation continue de la précarité en France, de la pauvreté et il y a une véritable aggravation depuis le début de la crise sanitaire.
"Nous avons distribué 142 000 repas en 2021, c'est 17 fois plus que lorsque Coluche a créé les Restos."
Patrice Douret, président bénévole des Restos du cœurà franceinfo
Et c'est 1,2 million de personnes qui viennent au Restos du cœur pour chercher à la fois une aide alimentaire et un accompagnement.
Qu'attendez-vous des candidats ?
Il faut qu'ils soient à la hauteur des enjeux sociétaux de ce que nous constatons sur le terrain. 50% des personnes que l'on accueille sont des moins de 25 ans, 50% des personnes que l'on accueille vivent avec la moitié du seuil de pauvreté, c'est-à-dire un peu plus de 500 euros par mois. C'est insupportable pour nos 70 000 bénévoles de constater cela. Cela nous prend aux tripes et il faut que les candidates et les candidats à la présidentielle soient au rendez-vous de ces enjeux.
Les candidats sont-ils en retard sur ces sujets ?
Quand nous avons lancé la 37e campagne en novembre, nous avons alerté sur le fait que ces sujets-là n'étaient pas au cœur des propositions des candidats. Aujourd'hui, ça ne l'est pas suffisamment. Il faut que ce soit plus clair, qu'il y ait des décisions, des propositions claires, nettes, applicables et précises qui soient faites aujourd'hui sur les 12 points que nous avons soulevés dans notre plaidoyer.
Quel est le point principal ?
Il y a un enjeu important autour de la jeunesse. 50% des personnes que nous accueillons au moins de 25 ans. Agir contre la précarité des jeunes, c'est agir contre la précarité de demain. C'est également apporter un soutien aux parents, aux grands-parents qui aujourd'hui sont souvent dans des situations de précarité et qui se sacrifient pour aider leurs enfants et leurs petits-enfants. Il faut absolument apporter une aide à cette jeunesse, c'est fondamental d'agir sur la jeunesse.
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