Ouverture de l'adoption aux couples non mariés : "Il faut être au plus près de la réalité de l'évolution de la société", défend l'autrice de la proposition de loi

"Il faut que le dispositif de l'adoption soit au plus près de la réalité de l'évolution de la société d'aujourd'hui", défend mardi 8 février sur franceinfo la députée LREM de l'Isère, Monique Limon, autrice d'une proposition de loi sur l'adoption qui doit être validée mardi 8 février à l'Assemblée nationale. Le texte propose notamment d'ouvrir l'adoption aux couples non mariés, ou encore "d'abaisser l'âge minimal requis pour les parents de 28 à 26 ans", quand ils veulent adopter.

franceinfo : Qu'est ce qui a motivé votre texte ?

Monique Limon : C'est d'abord un rapport sur l'éthique de l'adoption que j'avais remis avec la sénatrice LR Corinne Imbert au Premier ministre Edouard Philippe à l'époque, en 2019. On avait constaté qu'à la suite de la loi de mars 2016, l'adoption simple n'était pas forcément bien mise en place dans tous les départements. Ce qui nous a motivé, c'est qu'il faut que le dispositif de l'adoption soit au plus près de la réalité de l'évolution de la société d'aujourd'hui.

Que voulez-vous faire évoluer dans le détail ?

Je me suis dit que, si à l'époque le mariage était un garant de sécurité et de protection pour les enfants, il ne représente plus cette sécurité aujourd'hui. Beaucoup de couples auraient la possibilité d'adopter si on l'autorisait aux couples non mariés. C'est ce qui va se passer avec cette proposition de loi. Nous souhaitons également abaisser l'âge minimal requis pour les parents de 28 à 26 ans. Le parcours de l'adoption est un cheminement assez long, non pas pour des soucis administratifs mais parce que ça demande réflexion et ça demande parfois d'adapter son projet aux enfants. En rabaissant l'âge, ça permet de pouvoir réfléchir bien en amont et de pouvoir adopter en n'étant pas très vieux.

Combien d'enfants sont adoptés en France chaque année ?

Tous confondus, ça fait 12 000 enfants adoptés chaque année en France. Les bébés sont adoptés très rapidement et après quand les enfants grandissent, c'est un petit peu plus compliqué. C'est pour ça que cette proposition de loi vient conforter et améliorer la loi de 2016 qui permettait l'examen des dossiers des enfants en bas âge très régulièrement pour qu'ils soient adoptés le plus rapidement possible.