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La première centrale nucléaire flottante russe est arrivée à destination

Les associations environnementales redoutent de "graves conséquences" pour cette région très fragile en cas d'une tempête ou d'un accident. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La centrale nucléaire russe flottante Akademik Lomonossov le 23 août 2019, lors de son départ de Mourmansk. (HANDOUT / ROSATOM)

La première centrale nucléaire flottante du monde, développée par la Russie, est arrivée à son port de stationnement permanent à Pevek, dans l'Extrême-Orient russe. L'agence nucléaire russe Rosatom l'a annoncé samedi 14 septembre dans un communiqué.

L'Akademik Lomonosov est un bloc de 21 000 tonnes, long de 144 mètres et large de 30 mètres. La centrale flottante a quitté Mourmansk, le port du Grand Nord russe où elle a été construite puis chargée en combustible nucléaire, le 23 août. Tractée par plusieurs navires, elle est arrivée à destination après un peu plus de trois semaines de voyage. Elle doit désormais être raccordée au réseau électrique et devrait être opérationnelle d'ici la fin de l'année, selon Rosatom.

Un "Titanic nucléaire" 

La centrale nucléaire comporte deux réacteurs d'une capacité de 35 MW chacun, proches de ceux des brise-glace nucléaires, contre plus de 1 000 MW pour un réacteur d'une centrale classique de nouvelle génération. L'Akademik Lomonosov est censée couvrir la consommation de 100 000 personnes, mais elle servira surtout à alimenter les plateformes pétrolières de la région, alors que la Russie développe l'exploitation des hydrocarbures dans l'Arctique.

Les associations environnementales, notamment Greenpeace Russie, dénoncent cependant ce projet depuis des années. Elles redoutent de "graves conséquences" pour cette région très fragile en cas d'une tempête ou d'un accident et parlent d'un potentiel "Tchernobyl sur glace" ou d'un "Titanic nucléaire". Leurs mises en garde ont pris un accent particulier, alors qu'une explosion en août sur une base d'essais de missiles dans le Grand Nord russe a fait brièvement bondir la radioactivité dans la zone.

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