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Vidéo "PMA pour toutes" : "Cette loi aurait tout changé pour moi", témoigne une députée LREM

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Article rédigé par franceinfo
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Laurence Vanceunebrock-Mialon était l'invitée de franceinfo mercredi 24 juillet alors que le projet de loi bioéthique a été présenté mercredi en conseil des ministres. 

Laurence Vanceunebrock-Mialon, députée LREM qui a eu recours à la procréation médicale assistée à deux reprises, s'est dite mercredi 24 juillet "très heureuse que le gouvernement s'implique et ouvre ce sujet maintenant". La loi bioéthique, qui sera débattu à la rentrée, a été présentée mercredi en Conseil des ministres, elle prévoit l'ouverture de la PMA aux femmes seules ou aux couples de femmes. Selon la députée, ce nouveau droit "n'est pas l'effacement du père" mais bien la possibilité pour de nombreuses femmes de ne pas se sentir des citoyens de "seconde zone".

franceinfo : Vous avez eu deux enfants par PMA. L'arrivée de la loi bioéthique doit vous réjouir ?

Laurence Vanceunebrock-Mialon : Je craignais effectivement que ce texte ne soit discuté qu'à la fin du mandat. Je suis très heureuse que le gouvernement s'implique et ouvre ce sujet maintenant pour la fin de l'année.

Qu'est-ce que la loi bioéthique aurait changé pour vous à l'époque ?

Tout, parce qu'en l'occurrence quand on fait une photo de ma famille actuellement, j'ai tous les droits qu'un parent peut avoir sur un enfant sur la plus grande de mes filles, puisque c'est moi qui l'ai portée, aussi sur les deux petits garçons que nous venons d'adopter au Brésil puisqu'il y a un jugement d'adoption, mais par contre pour la cadette, que je n'ai pas portée, je n'ai, au regard de la loi, aucun droit.

Vous êtes allée en Belgique pour procéder à deux PMA. Quand on doit aller à l'étranger pour avoir le droit de faire un enfant, on se sent un peu voyou ?

Voyou, je ne dirais pas ça. A priori, quand je vais en Angleterre et que je roule à gauche parce que c'est la législation locale qui l'impose, je le fais. Pour autant, quand je rentre en France je ne reçois pas de contraventions. Donc là, je ne me sens pas voyou du tout d'aller en Belgique, à l'époque, pour pouvoir avoir la chance d'avoir ces deux enfants. Par contre, je me sens délaissée par mon pays. Je me sens citoyenne de seconde zone. Et c'est d'ailleurs ce que ressentent encore beaucoup de femmes, malheureusement, dans notre pays qui sont obligées de s'exporter pour pouvoir bénéficier d'une technique médicale tout à fait pratiquée en France dans d'autres conditions.

Dans les rangs des catholiques traditionalistes, l'ouverture de la "PMA pour toutes" est une forme d'effacement du rôle du père. Qu'est-ce que vous leur répondez ?

Mais ça n'a rien à voir. Si ces femmes avaient eu envie de construire un couple et ensuite d'avoir des enfants avec des hommes, elles l'auraient certainement fait. En l'occurrence, ce n'est pas l'effacement du père. Chacun dans un couple, dans une famille, a son rôle à jouer. On peut aussi parler des mères célibataires qui font le choix de cette PMA. Ces femmes qu'on montre du doigt en disant 'on va les exposer à des risques sociaux, elles vont se retrouver toutes seules à éduquer leurs enfants'. (...) Ces femmes qui assument le fait de vivre seules parce qu'elles n'ont pas trouvé de partenaire ou parce qu'elles n'ont pas envie de partenaire ou simplement parce qu'elles ont voulu privilégier un temps leur carrière professionnelle et qu'au final, il est un petit peu tard. Voilà, on va faire un enfant toute seule, mais on a réfléchi, c'est-à-dire qu'il y a une réflexion économique, familiale, avec un entourage, une représentation masculine qui va pouvoir les aider.

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