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Que prévoit le plan de Najat Vallaud-Belkacem contre l'homophobie

La ministre des Droits des femmes a présenté ces mesures en conseil des ministres, à sept jours du début des débats sur la question du mariage pour tous. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le maire UMP de Sète (Hérault) s'est opposé au mariage pour tous, évoquant des "gays femelles" pour parler des femmes homosexuelles, le 16 octobre 2012.  (FRED TANNEAU / AFP)

MARIAGE ET HOMOPARENTALITE - Alors que le débat sur le mariage des homosexuels divise la France, donnant parfois lieu à quelques dérapages, la ministre des Droits des femmes, Najat Valaud Belkacem, a présenté mercredi 31 octobre au Conseil des ministres l'ébauche de son plan contre l'homophobie.

Ce dernier a pour ambition de placer la France "en tête du combat pour les droits des personnes LGBT (lesbienne, gay, bi et trans)", a promis la ministre à une vingtaine de représentants d'associations LGBT reçues après le conseil des ministres. Selon un rapport de l'association SOS homophobie publié en mai, si la société française est plus ouverte et tolérante vis-à-vis de l'homosexualité, un noyau dur d'homophobie résiste dans l'hexagone.

FTVi revient sur les principales mesures évoquées : 

Mieux recenser les violences

Selon le plan d'action de la ministre, les violences contre les personnes LGBT feront l'objet "d'un travail de recueil et d'analyse, et d'une publication annuelle". Afin de mieux accueillir les victimes, des "sessions de formation pluridisciplinaire à la lutte contre les violences qui frappent les personnes LGBT seront organisées par l'Ecole nationale de la magistrature, à l'attention des policiers, gendarmes et magistrats".

Ainsi des "trames d'audition seront élaborées pour les enquêteurs en charge de prendre les plaintes, comme cela existe pour d'autres infractions". Par ailleurs, la France participera à la "définition de lignes directrices de l'Union européenne" en matière de lutte contre les violences et les discriminations commises en raison de l'orientation sexuelle ou de l'identité de genre, et les ambassades de France soutiendront l'action des ONG oeuvrant en ce sens.

Aborder l'homosexualité à l'école

Les questions LGBT seront "davantage abordées dans les programmes scolaires. Les personnels intégreront ces questions dans leurs enseignements, en relation avec les thématiques abordées en cours, et avec des approches différenciées, du primaire au lycée", préconise ce plan. Le ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon, a d'ailleurs lancé une mission relative à la lutte contre l'homophobie, qui portera notamment sur la prévention du suicide des jeunes homosexuels. Sur cette question,"des propositions seront faites au début de l'année 2013", selon le plan de la ministre.

Interrogé par le magazine Têtu, La ministre avait déjà proposé de lutter contre l'homophobie par l'intermédiaire des manuels scolaires, arguant qu'"aujourd'hui, ces manuels s'obstinent à passer sous silence l'orientation LGBT de certains personnages historiques ou auteurs, même quand elle explique une grande partie de leur œuvre comme Rimbaud", avait-elle jugé. 

Lutte contre les discriminations

Aussi, afin d'agir contre les discriminations frappant les familles homoparentales, "la composition des différentes instances représentatives des familles sera modifiée pour que les associations représentant les familles homoparentales puissent s'y exprimer".

Se pencher sur les "thérapies de conversion"

La Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) sera quant à elle saisie au sujet des très critiquées "thérapies de conversion" dont l'objectif est de "rendre hétérosexuel" un jeune homosexuel.

Le texte présenté connaîtra des "améliorations, nous allons travailler certains sujets", a indiqué la ministre. Parmi ces thèmes se trouve "la question des papiers d'identité pour les personnes trangenres", a noté le président du comité Idaho (International Day against Homophobia and Transphobia), Louis-Georges Tin, lequel s'est tout de même félicité d'une "démarche globale" qui mobilise tous les ministères. Il a cependant regretté que "la ministre "ne donne pas de date" concernant la présentation par la France d'une résolution aux Nations unies sur la dépénalisation de l'homosexualité.

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