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Loi bioéthique : l'Assemblée nationale adopte le texte ouvrant la PMA à toutes les femmes

Les députés ont adopté en deuxième lecture, dans la nuit de vendredi à samedi, le projet de loi bioéthique qui ouvre notamment la PMA à toutes les femmes. Le texte doit encore repasser devant le Sénat pour être adopté définitivement. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'Assemblée nationale lors d'une séance de questions au gouvernement, à Paris, le 28 juillet 2020. (XOS BOUZAS / HANS LUCAS / AFP)

Après un sprint de moins d'une semaine et d'âpres débats, l'Assemblée nationale a adopté en deuxième lecture le projet de loi bioéthique et sa mesure phare de l'ouverture de la PMA à toutes les femmes, dans la nuit de vendredi à samedi 1er août. 

Première grande réforme sociétale du quinquennat, le texte, examiné depuis lundi, a été voté par 60 voix contre 37 et 4 abstentions, sous des applaudissements de la majorité. Il doit encore repasser devant le Sénat, peut-être pas avant janvier 2021, avant que les parlementaires des deux chambres ne tentent de trouver une version de compromis.

Dans un tweet, Emmanuel Macron a salué "l’engagement des parlementaires, des membres du gouvernement et du Comité consultatif national d’éthique."

Des députés LR contre la création "d'enfants sans pères" 

Outre la mesure emblématique de l'ouverture de la PMA aux couples de lesbiennes et aux femmes célibataires, ce projet de loi prévoit une délicate réforme de la filiation et de l'accès aux origines, et aborde nombre de sujets complexes comme l'autoconservation des ovocytes ou la recherche sur les cellules souches embryonnaires.

Comme en première lecture, le texte a hérissé une très large partie de la droite LR, vent debout contre la création "d'enfants sans pères", y voyant "une étape de plus vers la GPA", la gestation pour autrui.

En guise d'ultime coup de pression, la Manif pour tous a lâché vendredi matin deux bouquets de ballons devant le Palais Bourbon portant l'inscription "Stop PMA". Dans la nuit, le collectif a fustigé le vote "en catimini" de ce texte et a assuré que sa "détermination" restait "intacte" pour le contester.

Une "avancée historique pour les droits et la liberté des femmes" 

A l'inverse, pour la présidente de l'association LGBT GayLib et membre du mouvement radical Catherine Michaud, ce texte est une "avancée historique pour les droits et la liberté des femmes".

A ses yeux, la loi n'est toutefois "pas achevée. On peut regretter que les personnes trans' aient été écartées" de la PMA ou l'existence d'un "mode de filiation spécifique" pour les couples de femmes.

Dans tous les groupes politiques, la liberté de vote était de mise sur ces sujets qui touchent à l'intime et ont suscité des questionnements au-delà des clivages partisans. Mesure phare, la PMA pour toutes promise par Emmanuel Macron a été validée mercredi soir sans encombre, comme en première lecture il y a neuf mois.

L'exécutif battu sur quelques dispositions 

D'autres mesures ont davantage divisé la majorité. Le gouvernement avait tenté de prendre les devants, en appelant les "marcheurs" à respecter "l'équilibre" du texte voté en première lecture, quand certains élus souhaitaient aller plus loin. Malgré des divergences internes, l'exécutif a souvent été entendu sur des mesures sensibles et qui faisaient figure de "lignes rouges" pour l'opposition de droite. 

Il a néanmoins été battu sur certaines dispositions. Contre son avis, l'Assemblée s'est ainsi prononcée jeudi par un scrutin très serré pour que les enfants nés d'un don de gamètes avant le projet de loi puissent eux aussi bénéficier du nouveau dispositif d'accès aux origines que propose ce texte.

Egalement contre les préconisations du gouvernement, les députés veulent permettre aux parents qui le souhaitent d'avoir accès aux données "non identifiantes" (âge, caractéristiques physiques...) du donneur avant la majorité de leurs enfants.

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