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"Je suis hyper curieuse de savoir à quoi il peut ressembler" : avec la fin de l'anonymat des donneurs de gamètes, la recherche d’origine facilitée

À partir du 1er septembre, les enfants nés d'une PMA en France pourront plus facilement, à l'âge adulte, connaître l'identité de "leur" donneur. Non seulement ces derniers doivent désormais consentir à la communication de leur identité mais une commission est mise en place pour rechercher les donneurs antérieurs.

Article rédigé par franceinfo - Pierre-François Plessis
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Temps de lecture : 2 min
Des gènes qui comptent. Une commission est mise en place le 1er septembre 2022 pour aider les enfants nés d'un don de rechercher celui ou celle qui a permis leur conception. (PHILIPPE LOPEZ / AFP)

Maëva se réjouit de la mise en place de la commission qui va l’aider à rechercher l’homme qui a donné son sperme permettant sa conception. Elle est née en 1992, soit avant la loi de bioéthique qui impose désormais aux donneurs de communiquer à la majorité de l’enfant, son identité et ses données identifiantes, et elle aimerait en savoir plus sur celui dont elle a hérité de la moitié de son patrimoine génétique. "Je suis hyper curieuse de savoir à quoi il peut ressembler, est-ce qu’il y a des traits de caractère qu’il m’a transmis… Ce sont des questions que je me pose et y répondre me permettrait de peut-être mieux me connaître", espère-t-elle.

>> TEMOIGNAGES. Bioéthique : nés d'un don de sperme, ils racontent la quête vers leur géniteur anonyme

La démarche ne donne aucune garantie puisque, si la commission se charge de récupérer les informations personnelles auprès des Centre d'étude et de conservation des œufs et du sperme humains, les donneurs gardent la liberté de s’opposer à ce que leurs informations soient révélées.

Doïna a donné des ovocytes en 2015, et se dit prête à revenir sur son anonymat. "Moi, le don, je le faisais vraiment pour les futures mamans, confie-t-elle émue. Pas forcément pour les enfants eux-mêmes".

"Mais je me dis que quelque part, ils méritent ce droit de savoir un peu d’où ils viennent pour que ça ne reste pas une question qui prenne trop de place dans leur tête."

Doïna, donneuse d'ovocytes en 2015

à franceinfo

Il s'agit aussi d'accepter l'évolution de notre société pour Patrick. Il a fait don de son sperme en 1990 et a été contacté il y a deux ans par un jeune homme de trente ans, qui l'a identifié comme son géniteur grâce à un test génétique sur internet. "Évidemment, ça me touche directement, personnellement mais ça ne m’a pas choqué en fait, livre-t-il. Il faut être bien conscient que la société évolue très vite, que la recherche génétique évolue très vite. On peut refuser des choses mais difficilement la réalité." 

Une quête longue et sans garantie de succès

Si ces tests n'ont pour l'instant pas permis à Marion de retrouver son donneur, c'est en eux qu'elle préfère placer ses espoirs puisqu'elle est née en 1982, soit douze ans avant que les Cecos, les Centres d'étude et de Conservation des Œufs et du Sperme humains, soit légalement obligés d'archiver les informations des donneurs. "Très probablement, si un dossier existait sur mon donneur faisant un lien avec mes parents, il y a des chances qu’il n’existe plus. Donc je le fais un peu par principe", avoue Marion.

"Je préfère me dire qu’il y a peu de chances que ça fonctionne pour ne pas trop être déçue. Mais c’est une avancée."

Marion, née d'un don en 1982

à franceinfo

Une autre interrogation porte sur la durée de traitement de chaque dossier. Le ministère de la Santé assure que la commission en accusera réception dans un délai de deux mois, mais précise qu'elle ne peut toutefois pas s’engager sur un délai de réponse, compte tenu de la difficulté potentielle à retrouver certains donneurs.

Une commission pour aider à la recherche de ses origines quand on est né d'un don de gamètes - Reportage de Pierre-François Plessis.

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