Dans cet extrait d'"Envoyé spécial", nous sommes au collège République, à Nanterre (Hauts-de-Seine). Pendant deux heures, des élèves de 4e vont échanger avec deux bénévoles de l'association SOS homophobie sur un sujet qui d'habitude les fait sourire.La séance commence par une petite histoire. "Kevin et Maurice sont très copains. Comme ils n'ont pas classe, ils vont faire un petit tour à La Défense. En fait, ils sont amoureux l'un de l'autre, mais personne ne le sait au collège. Ils se font un petit bisou. Il y a une fille du collège qui est là et qui les voit... Qu'est-ce qu'elle va faire, à votre avis ?"Laisser s'exprimer les idées reçuesDans l'assistance, le réflexe est immédiat : "Elle va filmer avec son téléphone", "pour faire le buzz". Lundi, retour à l'école... Que va-t-il se passer ? "On va les montrer du doigt..." Très vite, les idées reçues s'expriment : "Ils ont qu'à choisir d'être hétéros", jusqu'à "Je ne trouve pas normal qu'un homme aime un autre homme, parce qu'au monde il y a des femmes, qui ont été créées pour se reproduire."Parmi ces adolescents de 13 à 14 ans, il sont plusieurs à penser que l'homosexualité, c'est un choix. Ils exposent librement leurs arguments, puis une fille leur objecte qu'"on ne peut pas contrôler nos sentiments". A rebours des clichés, une autre observe qu'"on peut très bien être homosexuel sans être efféminé, et lesbienne sans faire garçonne". La prévention de l'homophobie en milieu scolaire passe aussi par la déconstruction des préjugés.Extrait de "Homo en banlieue, le combat de Lyes", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 7 février 2019.