: Reportage En Floride, la loi "Don’t say gay" entre en vigueur : "Notre gouverneur a toujours misé sur les idées extrémistes", dénonce un opposant
Une loi interdit désormais d'enseigner en primaire des sujets en lien avec l'orientation sexuelle ou l'identité de genre en Floride. Mais nombre d’enseignants et de parents ne sont pas d’accord.
Dans le comté d'Orange à Orlando (Floride), enseignants et militants se succèdent au micro lors d’une réunion du conseil d'administration des écoles publiques pour échanger sur la loi "Don(t say gay" qui entre en vigueur au 1er juillet. Elle empêche les enseignants d'évoquer l'identité de genre et l'orientation sexuelle "d'une façon inappropriée pour l'âge ou le développement des élèves", des classes de maternelle jusqu'au CE2 où les enfants ont entre 8 et 9 ans. "C’est aux parents de parler de ces questions avec leurs enfants", estime le gouverneur républicain Ron DeSantis qui l’a faite promulguer après le vote du Sénat de Floride.
Une éducatrice au tee-shirt couleur arc-en-ciel de la communauté gay insiste sur les liens de confiance qui se nouent avec les élèves. Jen Cousins, qui porte le même tee shirt, est mère de quatre enfants, dont Saffy, douze ans, qui s'identifie comme non-binaire, c'est-à-dire qui ne se considère ni comme un garçon ni comme une fille. Son frère et sa sœur de six et huit ans ne pourront plus parler de son choix en classe "parce que cette nouvelle loi invite les gens à poursuivre l'école s'ils n'aiment pas ce qui s'y dit", déplore-t-elle.
Anita Carson a démissionné de son poste d'institutrice le mois dernier, en raison de cette loi. Des études montrent que parler d'orientation sexuelle et de genre à l'école réduit le risque de suicide chez les jeunes LGBT, fait-elle valoir. "Nous savons que les élèves qui n'ont pas d'adultes de confiance et qui s'identifient à quelque chose qui les préoccupe et qu'ils essaient de comprendre peuvent adopter des comportements plus risqués", explique-t-elle.
Dans les pas de Donald Trump
Mais les ambitions politiques du gouverneur de Floride sont plus importantes, d'après Josh Bell, fondateur de l'association LGBT One Orlando. "Notre gouverneur a toujours misé sur les idées extrémistes. Et il essaye de se positionner pour la présidence en séduisant l'électorat de Trump. Plus vous êtes extrême, plus vous obtenez de votes", note-t-il désabusé. Il accuse Ron DeSantis d’ "utiliser la communauté LGBTQ+ comme une cible politique".
In Florida, we are fighting against Biden’s intentionally destructive policies like denying school lunches for states that refuse to implement woke gender ideology in the schools. pic.twitter.com/YXpTky75Jn
— Ron DeSantis (@GovRonDeSantis) June 5, 2022
Josh voudrait que l'école reste un sanctuaire pour les enfants. Les services de Ron DeSantis n'ont pas voulu répondre à nos questions.
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