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"Il est entré dans notre jardin une serpette à la main": un couple raconte son traumatisme après une agression homophobe

Selon une enquête publiée lundi sur franceinfo, plus d’une personne LGBT sur deux a déjà été agressée verbalement ou physiquement. À Tenay, dans l’Ain, un jeune couple témoigne de son traumatisme après son agression.

Article rédigé par Jérôme Jadot
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Deux hommes se tiennent la main, le 31 juin 2012. (©CHRISTOPHE BERTOLIN / MAXPPP)

Ce 28 novembre vers 20 heures, à Tenay, Samuel est dans son jardin avec son conjoint Nicolas pour rentrer leurs chiens. Le jeune couple, installé dans ce village de l’Ain depuis deux ans, est famille d'accueil pour enfants placés. Ce soir-là, dans le noir, un homme les interpelle depuis la route."Il nous faisait des appels avec sa lampe, se souvient Samuel. Et quand on s’est approchés, il a commencé à nous insulter." Avec son téléphone, Samuel capte une partie de la scène.

Lundi 13 mai une enquête réalisée en avril auprès de personnes LGBT* et publiée en exclusivité par Franceinfo et Le Monde établissait qu’un quart des sondés disent avoir subi des violences physiques au cours de leur vie, soit 5% de plus que dans une étude similaire réalisée il y a un an.

Sale pédé, sale tapette... Il a menacé notamment de nous enfoncer avec des objets. Puis sont venues les menaces de mort…

Samuel

à franceinfo

"Cette personne est ensuite entrée dans notre jardin en courant avec une serpette à la main, poursuit Samuel. C’est mon compagnon qui a pris le coup à la main et au ventre." Nicolas s'en tirera avec quatre points de suture aux doigts. L'agresseur qui est en fait un voisin vit toujours dans le village. Selon l'avocat du couple, une procédure de plaider-coupable est en cours.

"Se tenir la main, ce n’est plus envisageable"

Pour Samuel et Nicolas, les séquelles de cette agression se font encore sentir. "Psychologiquement, c’est difficile, indique Samuel. Mon conjoint est sous traitement pour dormir. Quand on sort dans le village pour emmener nos enfants à l’école, on fait en sorte de passer davantage inaperçus, de moins montrer que nous sommes en couple. Les câlins, les bisous, se tenir la main, ce n’est plus envisageable…" Un sentiment d'insécurité qui a même poussé le couple à vendre leur maison : dès cet été ils s'exileront dans un autre département.

(*Sondage réalisé en ligne du 12 au 24 avril, auprès d'un échantillon de 1 229 personnes homosexuelles, bisexuelles et transgenres, extrait d'un échantillon global de 13 346 personnes représentatif de la population majeure métropolitaine)

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