Un mois après avoir repris des insultes homophobes lors d'un match de Ligue 2 contre Valenciennes, les supporters lensois ont refusé de rencontrer un collectif anti-homophobie qui s'était déplacé, vendredi 17 mai, au stade Bollaert pour dialoguer avec eux. "Cela m'inspire une terrible déception parce qu'on se faisait sincèrement une joie de se parler de vive voix et les supporters ont préféré doucher nos espoirs de dialogue", a regretté auprès de l'AFP Julien Pontes, porte-parole du collectif Rouge Direct.Une amende de 50 000 eurosLes militants ont en revanche eu un échange très constructif avec les dirigeants artésien, notamment le président Joseph Oughourlian et le directeur général Arnaud Pouille. "Ils ont pris les choses au sérieux et on a eu une explication vive et très franche. Nous leur avons fait la proposition d'obtenir un engagement formel des supporters du RC Lens de bannir toute expression homophobe au stade Bollaert. La direction s'est engagée à y travailler", a expliqué Julien Pontes. "Malgré tout, je ressors un peu plus inquiet sur l'état d'esprit des supporters qu'avant ma venue. Ce rendez-vous manqué reste une énorme déception", a-t-il ajouté.Une enquête avait été ouverte mi-avril par le parquet de Béthune à propos de chants "provocateurs, à possible caractère homophobe" lors du choc de Ligue 2 entre les clubs rivaux Lens et Valenciennes. Dans une vidéo relayée par le collectif Rouge Direct, constitué d'anciens membres du Paris Foot Gay, on voit le "capo" (celui qui anime les tribunes au micro) de Lens crier "Oh VA bande de pédés !", des insultes reprises par une partie du public de la tribune Marek. Saisie, la commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP) a infligé le 9 mai au RC Lens une lourde amende de 50 000 euros ainsi qu'un match à huis clos avec sursis pour la tribune Marek.