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"Les Restos du Cœur ont besoin de tout" (Olivier Berthe)

La 30e campagne hivernale des Restos du Cœur démarre ce lundi en France. Au total, 2.090 centres ouvrent leurs portes aux plus démunis. L'association, créée par Coluche en 1985, a servi l'an dernier 130 millions de repas à plus d'un million de personnes. Cette année encore, Olivier Berthe, le président des Restos, s'attend à battre ce triste record.
Article rédigé par Cécile Mimaut
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Les Restos du Coeur, ce sont 67.600 bénévoles qui s'impliquent toute l'année aux côtés des personnes les plus démunies © Maxppp)

Des chômeurs et des travailleurs dans la précarité de plus en plus nombreux, des familles monoparentales, des jeunes gens sans argent... Chaque année, les Restos du Cœur font le plein et s’attendent une fois de plus à battre des records d’affluence cet hiver.

Pour Oliver Berthe, président de l’association, ce triste constat s'accompagne de besoins de plus en plus importants pour l’association créée par Coluche il y a presque 30 ans.  "Les Restos ont besoin de tout. Ils ont besoin de bénévoles, parce qu’on ne peut pas aider un million de personnes, faire de l’aide alimentaire et de l’insertion; si on n’a pas des bénévoles pour accueillir les personnes qui ont besoin de nous ", explique-t-il au micro France info de Sébastien Baer. "On a aussi besoin de locaux. Certaines collectivités commencent à nous en reprendre, donc c’est de plus en plus compliqué pour nous de conduire notre action ", poursuit-il. Et les Restos ont évidemment aussi besoin de dons financiers "car, à l’orée de chaque campagne, on n’a pas l’argent pour aller au bout ", nous dit Olivier Berthe qui lance un appel aux pouvoirs publics pour qu’ils permettent aux Restos de disposer des moyens indispensables à leurs actions.

"Une société de plus en plus dure mais qui veut encore croire à la solidarité"

Parmi les allocataires de minimas sociaux qui se présentent aux Restos du Cœur, il y en a un nombre de plus en plus important, 60% selon l’Insee contre 40% il y a quelques années, qui avouent ne pas pouvoir manger tous les jours à leur faim.

Trente ans après leur lancement, les Restos sont devenus indispensables à ces nouveaux pauvres. "C’est le reflet évidemment d’une société qui devient de plus en plus dure , déplore Olivier Berthe, mais c’est aussi la preuve que la France est solidaire, que les Français sont solidaires, et qu’en trente ans, grâce à l’initiative de Coluche, des millions de contacts ont pu se nouer et permettre à des personnes en difficulté de franchir une mauvaise passe" , explique-t-il.

Rompre avec l’isolement

En 2013, près de 12.000 personnes ont par exemple bénéficié de l'aide des Restos en Ille-et-Vilaine. Plus de 1,3  million repas y ont été distribués. Pour cette année, il est toujours possible de s'inscrire pour recevoir un colis. Joël Gaillard est l’un des responsables de l’association à Montfort, où un espace bar accueille aussi les personnes dans le besoin.

Une détresse qui n’est pas qu’alimentaire. "La principale fonction du bar c’est l’échange, c’est surtout pour parler que les gens viennent au bar. On parle de ses galères, de ses problèmes, bien souvent des enfants qu’on a en garde alternée, et puis des problèmes malheureusement d’argent ", confie-t-il au micro de Martin Bartoletti. 

Illustration aux Restos du Cœur de Montfort, en Ille-Et-Vilaine, où tout est organisé comme une petite épicerie, avec au centre un bar. Martin Bartoletti

Comme chaque début de campagne, "les Restos commencent sur le pari que la générosité sera au rendez-vous ", explique Olivier Berthe. Les dons et legs représentent près de la moitié des ressources de l'association.►►► A LIRE AUSSIExpliquez-nous … les Restos du Cœur

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