NDDL : un patron menacé témoigne, une plainte déposée jeudi
Si vous décrochez ce marché, l'intégrité de votre entreprise pourrait en être gravement affectée. C'est en substance le contenu du mail anonyme adressé récemment à une vingtaine d'entreprises susceptibles de répondre à un appel d'offre lié au futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Et pour se faire bien comprendre, l'auteur du courrier détaille la liste des délits et sabotages infligés à des sociétés qui ont déjà travaillé sur le site. Il est question de destruction de matériel de chantier, de dégradation de bureaux, de vols de données, piratage de site internet et d’intimidation des salariés ou encore de pneus crevés.
Un entrepreneur ose témoigner
Le concessionnaire du futur aéroport, la société AGO, filiale de Vinci, révèle à France Info qu'une soixantaine d'actes de malveillance ont été commis depuis 2011 contre une quinzaine de sociétés sous-traitantes. Parmi elles, l'entreprise Dervenn.
Cette société est menacée depuis qu'elle est intervenue sur le site de Notre-Dame-des-Landes. Son directeur, Patrice Valantin, explique que "ça n’est pas la première fois " qu’il reçoit des lettres de menaces.
Le patron de cette société, Patrice Valantin, est le seul aujourd'hui à oser s'exprimer. Tous les autres sous-traitants contactés refusent de témoigner de peur d'être à nouveau malmenés. Certains ont même renoncé à travailler sur le site de Notre-Dame-des-Landes. Bruno Hug de Larauze, le président de la Chambre de Commerce et d'Industrie des Pays de la Loire estime "très grave " ce qui passe.
L'association "Des ailes pour l'Ouest" - qui soutient la construction de l'aéroport - déposera plainte contre X après demain. Pour atteinte à la liberté d'entreprendre et menaces de destruction. Son président Alain Mustière estime que certains opposants de Notre-Dame-des-Landes ont franchi la ligne blanche.
Alain Mustière ne donne pas de nom, mais qui vise-t-il quand il évoque ceux qui ont "pignon sur rue " ? Il vise certaines associations qui luttent contre le projet d'aéroport, comme le Collectif des élus doutant de la pertinence de l'aéroport (Cedpa). Sa co-présidente, Françoise Verchère, condamne-t-elle ces actions contre les entreprises ? La question n’est pas appréciée.
"Je voudrais qu’on arrête de nous demander de condamner ces action ou pas (…) Quand les bulldozers vont plus vite que la justice, à un moment donné il ne reste que l’occupation du terrain et des méthodes qui peuvent effectivement être dérangeantes, mais qui sont une sorte de légitime défense, quand on ne peut pas se faire entendre sur le fond."
Il reste désormais aux enquêteurs à trouver qui se cache derrière ces lettres de menaces et ces actes de sabotage. Une enquête préliminaire a été ouverte parallèlement par le parquet de Nantes.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.