Le site de rencontres infidèles Gleeden attaqué en justice
Est-il légal de faire la publicité des rencontres extra-conjugales ? Non, si l’on en croit les Associations familiales catholiques (AFC) qui accusent le site Gleeden de promouvoir l'infidélité en violation du Code civil, ont assigné devant le tribunal de grande instance de Paris la société éditrice de Gleeden, Black Divine, pour "contester la légalité du site et de ses communications publicitaires. "
Gleeden est un site spécialisé dans les rencontres extra-conjugales. Il compte 2,3 millions de membres principalement en Europe, dont plus d'un million en France.
Pour les AFC, Gleeden facilite "l'adultère ", fait "la promotion publique de la duplicité, du mensonge et de la violation de la loi ".
"On est en train de faire la promotion publique d’un comportement qui est illicite. Il faut savoir si on peut dans une société faire la publicité de l’infidélité, de la tromperie, du mensonge. Si on peut faire la publicité d’une violation des obligations légales, " Erwan Le Morhedec, avocats des AFC.
"Il n’y a pas de règles qui interdisent de faire la promotion de l’adultère contrairement à ce que prétend cette association," déclare Caroline Mécary, avocate spécialisée dans le droit de la famille.
L’association met en avant le Code civil et le l’article 212 qui dit que "les époux se doivent mutuellement respect, fidélité, secours, assistance". Mais, pour Caroline Mécary, cette association se mêle de ce qui ne la regarde pas. "Elle se mêle d’une relation privée qui existe entre deux personnes. Elle n’a donc aucune qualité pour agir et intervenir au nom d’une relation à laquelle elle est totalement étrangère. "
"Ce n’est pas cette association qui va faire la police de la pensée. Elle n’a pas à dire aux gens comment ils doivent se comporter. C’est une intrusion dans la vie privée qui paraît totalement irrecevable. Il n’y a pas de fondement juridique à cette plainte. "
Des maires censurent les publicités
Le site français et ses publicités dans les transports ont déclenché de vives protestations dans plusieurs villes, notamment via les réseaux sociaux. Plusieurs maires ont décidé de faire retirer cette campagne de publicité.
"Le maire a un pouvoir de police sur la diffusion des films, sur la publicité. C’est une censure, mais après la question est de savoir si le site qui fait cette publicité va décider d’attaquer l’arrêté du maire qui demande à ce que ces affiches ne soient pas diffusées. Le tribunal administratif va avoir une appréciation, et l’argument moral est insuffisant, " explique Caroline Mécary, avocate spécialisée dans le droit de la famille.
Gleeden estime être dans son bon droit, les publicités ayant été validées par le Jury de déontologie publicitaire et Média transports, une des régies publicitaires des transports en Europe.
Un fait que confirme Caroline Mécary. "Les règles relatives à la publicité imposent un visa pour savoir si cette publicité est recevable dans l’espace public. Je ne vois pas quelle disposition légale pourrait censurer une forme de liberté d’expression. "
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