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Intrusion à Gravelines : 4 mois avec sursis pour 17 militants de Greenpeace

17 militants de Greenpeace ont été condamnés ce lundi au tribunal correctionnel de Dunkerque, dans le Nord, à quatre mois de prison avec sursis. Ils s'étaient introduits dans l'enceinte de la centrale de Gravelines, dans le Nord, en mars, pour dénoncer sa vétusté.
Article rédigé par Matthieu Darriet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Lors de l'instrusin des militants de Greenpeace à Gravelines en mars © Maxppp)

Ils ont entre 20 et 60 ans et le 5 mars dernier, au petit matin, ils étaient entrés dans l’enceinte de la centrale nucléaire de Gravelines. Ils voulaient dénoncer sa vétusté, car c’est avec Fessenheim, l’une des plus anciennes de France, avec ses six réacteurs. Le tribunal correctionnel de Dunkerque a condamné lundi ces 17 militants à quatre mois de prison avec sursis, pour "violation de domicile". Ajouté à cela 500 euros d’amende avec sursis, pour ceux d’entre eux, Français, Anglais et Allemands, qui avaient refusé la prélèvement en vue d’un fichage de leur ADN. 

Selon la procureur qui a fait le compte, il s'agit d'un important préjudice pour l'Etat et EDF : 150 gendarmes mobilisés, 4 procureurs sur le pont et 1.300 salariés empéchés de se rendre à la centrale. Quitte à en rejouter en affirmant, sans rires, que la centrale et ses six réacteurs ont du être arrétés pendant les dix minutes de l’opération. Une facture qu’EDF ira présenter dans une future audience civile, indique l'avocat du groupe Maître Tordjman : "Il s'agit d'opérations où les militants se mettent en danger, mettent en danger la vie des travailleurs et celle des populations avoisinantes. Il existe des moyens démocratiques pour faire valoir ses idées, on ne procède pas par la voie d'une infraction pénale ".

22.09.2014 procès gravelines past

"Quand c'est Greenpeace et le nucléaire on poursuit systématiquement"

Cette opération à Gravelines était la 10e pour Greenpeace depuis 2011. Une nécessité,  affirme l’organisation, car le débat sur le nucléaire n’a jamais eu lieu, ça dure depuis 1958 et ça continue, affirme Maître Faro : "On est dans une dynamique permanente de bras de fer contre Greenpeace ". Et la défense ajoute que quand des agriculteurs brûlent un hôtel de impôts comme à Morlaix, il ne se passe rien, mais "quand c’est Greenpeace et le nucléaire, là on poursuit systématiquement ". Dans cette condamnation de prison avec sursis, Greenpeace voit un moyen pour la justice d’empêcher les militants de poursuive leur engagement dans les actions de l’organisation écologiste. Dès la sortie de l’audience, les personnes condamnées pour avoir refusé un prélèvement pour empreintes génétiques ont fait appel. Sur le fond, les militants vont se concerter pour prendre une décision collective. 

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