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Foie gras : le gavage cruel devant la justice

Le tribunal correctionnel de La Roche-sur-Yon s’est penché jeudi après-midi sur le cas d'un producteur de foie gras, fournisseur des plus grandes tables parisiennes. Contre le prévenu poursuivi pour acte de cruauté par une association de défense des animaux, le ministère public a requis la relaxe.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Le producteur de foie gras s'est défendu jeudi de tout "acte de cruauté" © Maxppp)

 Les échanges sont vifs dans la salle de tribunal correctionnel de La Roche-sur-Yon, qui se penchait jeudi après-midi sur le cas d'un producteur de foie gras poursuivi pour acte de cruauté. Un procès d'autant plus suivi que le producteurs fournissait en foie gras bon nombre de prestigieuses tables parisiennes, et que pour beaucoup d'éleveurs mécontents, ce procès était avant tout celui du gavage.

Des signes de souffrance

Le canard souffre-t-il pendant le gavage, s’interroge-t-on ? A la barre un vétérinaire belge cité par les parties l’assure : "Il y a des signes  de souffrances, ils se débattent, recrachent la nourriture, ne peuvent plus se tenir debout ." Tous ces signes, ils les a vus dans la vidéo diffusée par l’association L214.

Pas d’inflammation de l’oesophage

Dans la salle, beaucoup de réactions : les éleveurs sont venus en nombre. Quelques minutes plus tard, c'est une autre thèse qui est exposée par un chercheur de l’INRA, expert européen. Lui assure que toutes les études démontrent que l’animal n’a pas de stress, pas d’inflammation au niveau de l’œsophage et répond à toutes les questions de l’avocate des parties civiles.

Arguments contre vidéo

Le patron de l’entreprise incriminée le reconnaît bien volontiers : les réactions sont épidermiques. Et pourtant, il l’assure, il fait des efforts en matière de protection animale : 80% des cages sont déjà collectives, comme l’exigent les normes européennes pour l’année 2016. Face à ces arguments, la vidéo diffusée par les parties civiles, qui montrent des animaux blessés, entassés dans des cages exigües. Et sales. (Attention, ces images peuvent heurter la sensibilité de certaines personnes). 

Le ministère public a requis la relaxe du producteur estimant qu'il n'y avait pas "d'éléments suffisants" pour condamner la société Ernest Soulard. "M. le président, on ne vous demande pas tant de juger une infraction pénale, on a pris possession de votre prétoire pour en faire un outil de communication" a lancé le représentant du ministère public. Il a même parlé d"instrumentalisation" de la justice. Le jugement a été mis en délibéré au 19 mars. 

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