Excédé par la présence de rats, un détenu de la prison de Sequedin saisit la justice
Au cours de l'audience, qui a eu lieu jeudi 20 octobre, l'avocate du ministère de la justice a reconnu la présence de rats à l'extérieur de la prison. La décision doit être rendue dans les jours prochains.
"Il se retrouve dans un trou à rats !" L'avocat d'un détenu de la prison de Sequedin (Nord) a saisi en référé-liberté le tribunal administratif de Lille pour dénoncer la présence de rats, dans cette maison d'arrêt où il est incarcéré depuis mai. L'audience eu lieu jeudi 20 octobre. La décision doit être rendue dans les jours prochains.
"Il n'ose même plus prendre de douche, il y a des cadavres de rats qui risquent de transporter des maladies. Il a connu d'autres prisons, mais il n'a jamais vu ça. Il y a extrême urgence", a expliqué à France Bleu Nord Olivier Cardon, l'avocat du détenu. "Mon client mange avec des rats dans sa cellule, il prend sa douche avec des rats morts, l'eau de sa douche pue à cause des rats dans les canalisations, les rats se promènent aussi dans la cour où il fait sa promenade", a-t-il ajouté à l'AFP.
Voici une vidéo avec des images de ces rats. France Bleu affirme l'avoir obtenue auprès du détenu.
"La présence de ces rats s'amplifie"
Jeudi, au cours de l'audience, l'avocate du ministère de la justice a reconnu la présence de rats dans la prison, mais à l'extérieur, pas dans les cellules. Selon elle, les rats sont attirés par la nourriture et les déchets jetés par les détenus. Une société de dératisation vient d'intervenir dans cette prison, construite en 2005, précise France Bleu.
Le bâtonnier de Lille, Vincent Potié, était présent lors de cette audience, car le barreau de Lille a considéré que la requête du prévenu concernait également les avocats dans l'exercice de leur profession. "Nous sommes amenés à nous rendre régulièrement en maison d'arrêt pour voir nos clients et nous constatons que la présence de ces rats s'amplifie", a expliqué l'avocat Olivier Cardon.
"Il faut éradiquer le phénomène"
Le bâtonnier a demandé que la justice contraigne l'Etat à aller plus loin : "Il faut éradiquer le phénomène, ordonner une expertise." "Qu'on ne vienne pas me dire qu'on n'a pas d'argent pour dératiser cette prison. Je pense qu'il s'agit d'une absence de volonté politique de la part de la Chancellerie", a insisté Vincent Potié selon France Bleu.
De son côté, Olivier Cardon a aussi dénoncé "les conditions de travail déplorables des surveillants liées à la présence de ces rats". Il affirme qu'il a demandé au juge "de prendre toutes les mesures utiles" à l'éradication de ces rats.
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