Enseignants pédophiles : Vallaud-Belkacem parle de "dysfonctionnements graves"

Najat Vallaud-Belkacem plaide pour que les affaires de pédophilie soient automatiquement communiquées au ministère de l'Education nationale. L'enseignant concerné serait alors suspendu dans un premier temps, puis révoqué définitivement en cas de condamnation.

"Il est imposé aux magistrats par une circulaire que signe régulièrement la garde des Sceaux de transmettre les condamnations aux employeurs des fonctionnaires qui ont été poursuivis en justice" , a rappelé Najat Vallaud-Belkacem. En collaboration avec le ministère de la Justice, une inspection administrative conjointe a été lancée. Les premiers résultats sont attendus le 30 avril.

Le directeur d'école primaire de Villefontaine (Isère) fait d'ailleurs l'objet d'une procédure de révocation définitive, en raison d'une condamnation en 2008. Il avait alors écopé de six mois de prison avec sursis pour détention d'images pédopornographiques, une décision de justice dont l'Éducation nationale dit ne pas avoir eu connaissance. Aujourd'hui, il est mis en examen et écroué pour viols et agressions sexuelles sur plusieurs de ses élèves de CP.

D'autres cas signalés

Il y a une semaine, un directeur d'école près de Lyon était arrêté pour viols sur plusieurs élèves. Deux autres signalements ont été donnés et un enseignant de Rennes a été suspendu. La ministre de l'Education nationale évoque au total "quatre ou cinq" cas en cours d'examen.

Un certain nombre de cas nous sont signalés parce que l'affaire de Villefontaine a d'une certaine façon libéré la parole, ce qui est une bonne chose. (...) Nous ne traitons rien à la légère, nous vérifions avec le parquet.

Près de Rennes, l'enseignant suspendu était un professeur de sport, condamné en 2006 pour détention de l'image d'un mineur présentant un caractère pornographique. Par ailleurs, cet homme est actuellement mis en examen pour agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans "dans le contexte familial". C'est une fédération de parents qui a lancé l'alerte et prévenu l'Education nationale.

En Moselle, un enseignant de 60 ans a été placé en garde à vue pour des "propositions déplacées" à une élève, avant d'être remis en liberté hier dans l'attente d'investigations complémentaires. Le ministère de l'Education a précisé que l'homme avait été suspendu le 3 février par mesure conservatoire.