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Drame de Clichy-sous-Bois : le tribunal correctionnel rend son délibéré

Dix ans après les faits et des émeutes sans précédent dans les banlieues françaises, deux policiers sont poursuivis pour non-assistance à personne en danger après la mort de deux jeunes, Zyed et Bouna, dans un transformateur EDF après une course poursuite. Lors du procès, le ministère public avait requis la relaxe.
Article rédigé par Stéphane Pair
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Le président du tribunal correctionnel de Rennes, Nicolas Léger, et ses assesseurs  © Maxppp)

Pour les familles des jeunes victimes, l'attente est toujours très forte. La colère, la frustration, la douleur, et toujours la même question : pourquoi ? Pourquoi une course poursuite somme toute banale entre jeunes et policier a-t-elle tourné au drame ? Pourquoi l'accident n'a-t-il pas pu être évité ? Il y deux mois, durant les cinq jours du procès à Rennes, les avocats des familles de Bouna, Zyed et du jeune rescapé Muhittin ont mis en doute la sincérité des policiers et réclamé des explications. Ils ont dénoncé aussi la logique souvent répressive des forces de l'ordre dans une ville de banlieue comme Clichy.

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Face à eux, deux policiers bien seuls, sans aucun de leurs supérieurs dans le box. Deux fonctionnaires persuadés d'avoir fait leur boulot ce jour-là et qui ont, plusieurs fois lors des débats, donné le sentiment de ne pas comprendre pourquoi ils sont poursuivis dans cette affaire.

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Au cœur de la décision du tribunal, la notion de non-assistance à personne en danger

Le ministère public, les avocats des policiers réclament la relaxe. Pour eux, le délit n'est pas constitué. Les policiers n'avaient pas la certitude que les jeunes étaient sur le site EDF. L'un d'eux, sur les ondes radio, n'a émis qu'une hypothèse.

Les avocats des familles de Bouna et Zyed demandent eux la condamnation. Le minimum, un simple cri des policiers en direction des jeunes auraient pu, affirment-ils, tout changer. Le tribunal correctionnel de Rennes rend son délibéré ce lundi à 14h. Les deux policiers, un homme et une femme, encourent jusqu'à cinq ans de prison et 75.000 euros d'amende.

"Si la relaxe est confirmée, cela pourrait renforcer le sentiment d'injustice" Mohamed Mechmache, président d'ACLEFEU

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