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Dissolution annulée des Soulèvements de la Terre : un revers politique pour Gérald Darmanin

Le Conseil d'Etat a annulé jeudi le décret de dissolution des Soulèvements de la Terre. Le ministre de l'Intérieur en avait fait un combat personnel.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Dans une manifestation de soutien aux Soulèvements de la Terre, le 19 avril 2023 à Paris. (MOHAMMED BADRA / EPA VIA MAXPPP)

Gérald Darmanin avait fait son combat de la dissolution des Soulèvements de la Terre. Le Conseil d'Etat l'a désavoué, jeudi 9 novembre, en annulant son décret de dissolution. La plus haute juridiction administrative du pays estime "qu'aucune provocation à la violence contre les personnes ne peut être imputée" au collectif écologiste. La dissolution "ne constitue pas une mesure adaptée, nécessaire et proportionnée à la gravité des troubles susceptibles d'être portés à l'ordre public", ajoutent les magistrats. 

Cela ressemble fort à un revers pour le ministre de l'Intérieur, Gérlad Darmanin, qui en avait fait un combat personnel, allant jusqu'à utiliser le terme d'"éco-terrorisme", comme s'il voulait choquer l'opinion après le déchaînement de violences autour des fameuses méga-bassines de Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres. La procédure de dissolution des Soulèvements de la Terre est un long feuilleton à rebondissements. Cette dissolution a été évoquée une première fois en mars dernier, puis présentée seulement trois mois plus tard, en conseil des ministres... avant d'être suspendue par un référé le 11 août et, donc, purement et simplement annulée par le Conseil d'Etat aujourd'hui.

De quoi illustrer la difficulté pour le gouvernement à bien border son argumentaire juridique face à un collectif, Les Soulèvements de la Terre, qui n'est pas formellement déclaré aux pouvoirs publics, puisqu'il agrège plusieurs associations et des syndicats. "Darmanin veut toujours montrer que plus on est ferme, plus ça paye" dit un ministre, avant de conclure "ce coup-ci, il se trompe."

D'emblée, et sans surprise, toute la gauche s'est félicitée de cette décision du Conseil d'Etat, La France insoumise parlant de "grande victoire pour l'Etat de droit". Le député Adrien Quatennens allant même jusqu'à moquer "la dérive autoritaire du pouvoir qu'il faut dissoudre". Les écologistes Sandrine Rousseau et Yannick Jadot rappellent eux qu'on "ne dissout pas un soulèvement". Le ministère de l'Intérieur de son côté tente de cacher son embarras. "Pas de commentaire" : voilà le mot d'ordre répété sur tous les tons par l'entourage de Gérald Darmanin jeudi après-midi.

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