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Combien coûte une "quenelle" ?

Nicolas Anelka, un policier municipal, des lycéens... Ils ont tous executé le geste controversé de Dieudonné, mais les sanctions dont ils ont écopé sont très diverses.

Article rédigé par Julie Rasplus
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
L'attaquand français de West Bromwich Albion Nicolas Anelka, le 28 décembre 2013, lors d'une rencontre contre West Ham, en Angleterre.  (IAN KINGTON / AFP)

Son geste ne peut pas lui valoir d'être reconnu coupable "d'apologie de l'antisémitisme" après sa quenelle. La commission indépendante de la Fédération anglaise de football s'est montrée plus clémente contre Nicolas Anelka, jeudi 6 mars, une semaine après sa condamnation pour avoir effectué ce geste lors d'un match, en décembre, contre le club de West Ham. Il n'est pas le seul à avoir écopé de sanctions pour avoir réalisé ce geste controversé créé par l'humoriste Dieudonné. Quelles sont ces sanctions ? Francetv info les détaille. 

La sanction "gros sous" : une amende pour Anelka

Le joueur de foot Nicolas Anelka, attaquant au club anglais West Bromwich Albion, a écopé d'une lourde peine pour avoir célébré un but contre West Ham, en décembre 2013, en exécutant une "quenelle". Le footballeur a été condamné à cinq matchs de suspension et à une amende de 80 000 livres (soit 97 000 euros), par la Fédération anglaise de foot. Il a été reconnu coupable de discrimination. Ce geste a aussi valu au club de perdre son sponsor maillot, Zoopla. Le sponsor a en effet annoncé, fin janvier, qu'il mettrait un terme à son contrat avec la West Bromwich dès la fin de saison.

Bonus : Un homme de 28 ans a été condamné, mercredi 2 avril, pour avoir publié sur Facebook des photos le montrant en train de faire la "quenelle", le geste controversé popularisé par Dieudonné. Il écope de 3 000 euros d'amende, dont 1 500 avec sursis. Sur plusieurs photos, le prévenu avait été vu, avec une autre personne, effectuant une "quenelle" devant le mémorial de la synagogue de Bordeaux ou encore devant un portrait d'Adolf Hitler. "En droit, le geste de la 'quenelle' n'est pas incriminé en tant que tel. C'est parce qu'il s'intègre dans un contexte qu'il peut être considéré (...) comme provocation à la haine raciale", a précisé la procureure du tribunal de Bordeaux.

 

La sanction "pour l'exemple" : un policier suspendu

Mi-décembre, le chef de la police municipale de Gières (Isère) a été suspendu de ses fonctions "jusqu'à nouvel ordre" pour une photo le montrant en train de faire une "quenelle". Selon France Bleu Isère, qui a révélé l'affaire, le cliché montrait le fonctionnaire "a priori [en] uniforme". Une enquête administrative a également été ouverte.

Bonus : De la même manière, des sanctions ont été prises, en décembre, à l'encontre de deux chasseurs alpins photographiés en train de faire le geste devant une synagogue, dans le 16e arrondissement de Paris. Ils ont aussi écopé d'un rappel au règlement. Selon Le Monde, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait "demandé au chef d'état-major de l'armée de terre de prononcer les sanctions disciplinaires qui s'imposent en pareil cas".

La sanction "gênée" : des mesures contre les employés

Chez Air France, la "quenelle" effectuée par trois responsables CGT, immortalisés dans une photo publiée par Libération, a eu du mal à passer. La compagnie a fermement condamné le geste, se disant "extrêmement choquée par ces agissements et références contraires aux valeurs de l'entreprise". Mais sur RTL, Alexandre de Juniac, PDG d'Air France, a finalement estimé que ce n'était "pas [à la compagnie] de prendre des sanctions". C'est la confédération CGT qui a indiqué vouloir "prendre les mesures appropriées", sans plus de précisions. 

Bonus : au Parc Astérix, on a choisi la fermeté, doublée d'humour, pour condamner le geste controversé de deux visiteurs et deux employésLe PDG du groupe a indiqué que "l'humour gaulois ne saurait bien sûr cautionner de tels actes qui sont contraires à toutes nos valeurs". L'affaire s'est soldée par les excuses d'un représentant du Parc, indiquant que les "comédiens ignoraient la signification du geste"

La sanction "heure de colle" : des lycéens expulsés

Pas de traitement de faveur pour deux élèves de terminale ES en Essonne. Les lycéens, âgés de 17 ans, ont été placés en garde à vue après qu'une plainte pour apologie de crime contre l'humanité a été déposée contre eux par une enseignante. Les adolescents s'étaient pris en photo en train de réaliser une "quenelle" dans l'enceinte de l'établissement.

Ils ont ensuite été exclus définitivement du lycée Rosa Parks de Montgeron après décision du conseil de discipline. Selon Le Parisien, le fait que les élèves n'en étaient pas "à leur premier coup d'essai" justifie la sanction prise par l'établissement.

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