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Attentats du 13-Novembre : Dieudonné a écrit à Salah Abdeslam pour le rencontrer en prison

Le juge d'instruction a refusé que l'humoriste controversé rende visite au seul membre encore en vie des commandos jihadistes du 13 novembre 2015, révèle "Le Parisien". 

Article rédigé par franceinfo
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Dieudonné lors d'une conférence de presse, le 20 mai 2017, au théâtre de la Main d'Or à Paris. (JACQUES DEMARTHON / AFP)

Enfermé à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne), le jihadiste Salah Abdeslam reçoit de nombreux courriers en prison. Certains viennent d'admiratrices et d'autres sont signées par des personnalités plus inattendues. Le Parisien révèle que le terroriste présumé a reçu au début du mois d'octobre 2017 une lettre signée par Dieudonné. 

Le seul survivant des attentats du 13-Novembre a pu découvrir un document dactylographié d’une page, daté du 30 septembre, dans lequel l'humoriste controversé demande avec un ton courtois à le rencontrer. Pour justifier sa démarche, Dieudonné explique qu'il travaille avec deux autres personnes sur un livre intitulé : "Comment arrêter les attentats en France ?".

Ce qui nous intéresse est de comprendre votre état d’esprit et les raisons qui vous ont poussé à agir.

Dieudonné à Salah Abdeslam

Le Parisien

"Nous espérons mieux comprendre la profonde révolte qui vous habite"

"La violence est un mode d’expression qui surgit quand tous les autres ont échoué : l’attentat a pour but d’envoyer un message fort qu’on ne peut transmettre autrement, écrit encore Dieudonné. En discutant avec vous, nous espérons mieux comprendre la profonde révolte qui vous habite et à laquelle la société reste sourde." 

Comme argument accompagnant sa requête, le polémiste rappelle qu'il a lui-même été condamné pour acte de terrorisme : "On m’a reproché d’avoir écrit sur Internet : 'Ce soir, en ce qui me concerne, je me sens Charlie Coulibaly.'" Pour ces mots, Dieudonné a été condamné par la cour d'appel de Paris en juin 2016 à une peine de deux mois d’emprisonnement avec sursis et une amende de 10 000 euros.

La demande a provoqué un malaise du côté des parties civiles. "Il y a une inversion des valeurs. L’humoriste présente le terroriste comme une victime de la société en état de légitime défense", explique Gérard Chemla, avocat de plusieurs victimes.  Jacques Verdier, l'avocat de Dieudonné assure qu'il ne s'agit pas d'une provocation. Selon ce dernier, la demande a de toute façon été refusée par le juge d'instruction.

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