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Chevaline : Eric, suspecté à tort, a vécu "un cauchemar"

Moins d'une semaine après sa sortie de garde à vue, Eric, ex-policier, entendu dans l'enquête sur la tuerie de Chevaline sort du silence. Interpellé notamment en raison de sa ressemblance avec le portrait robot d'un motard aperçu près des lieux du crime, l'homme de 48 ans a été mis hors de cause. Il n'est pas l'auteur du quadruple meurtre perpétré en Haute-Savoie en 2012.
Article rédigé par Cédric Lieto
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Maxppp)

Montré du doigt pendant les 4 jours de sa garde à vue, parfois présenté comme un suspect, Eric a décidé de s'exprimer. Il raconte les dégâts engendrés par cette garde à vue.

"C'était la
quatrième dimension.J'étais prêt à monter dans ma voiture pour aller au
travail, je n'ai rien vu, je me suis aperçu que j'étais pris, mis à terre et
ensuite transféré dans un camionnette, et fouillé dans cette camionnette
" affirme-t-il. Je me
dis, c'est un cauchemar, ce n'est pas possible. Qu'est-ce qui m'arrive ? Je ne
comprenais vraiment pas.
"

Pendant 4 jours, Eric
nie être le tueur de Chevaline, il affirme ne pas se trouver sur place le jour
du quadruple meurtre, le 5 septembre 2012. Isolé, il ne perçoit pas le
déferlement médiatique autour de sa garde à vue. C'est en sortant libre samedi
qu'il tombe des nues. Eric décrit sa femme, enfermée chez elle, volets fermés, pour éviter les photographes... Son fils de 13 ans qui refuse de se rendre au collège.

Il dénonce un
acharnement médiatique

"Qu'est-ce que j'ai
fait ? J'ai servi la Nation, j'ai été gendarme de réserve. J'ai une carte
d'invalide de guerre suite à un accident de gendarmerie. Je n'ai jamais eu de
casier judiciaire, je n'ai jamais eu d'infraction au code de la route
" clame Eric. Et d'ajouter : "Par
contre, les témoignages positifs de mes amis, bien évidemment, ne sont pas
parus dans la presse. Ils voulaient vraiment descendre un mec.
"

L'ex-policier municipal
a songé à quitter la région avant de se raviser. Il tente de se reconstruire,
cherche du travail. Il espère que son histoire servira d'exemple et ajoute : "Il y a un truc que je ne
comprends pas, c'est que la garde à vue, c'est vraiment le début d'une
procédure judiciaire et normalement ça devrait être tenu secret. Il devrait n'y
avoir aucune fuite. Là, c'est parti de partout. Tant qu'on est au stade de la
garde à vue, il faudrait qu'on soit préservé de la presse et de tout ça.
"

Le quadragénaire a en revanche été mis en examen
dans le cadre d'un trafic d'armes issu des deux guerres mondiales. Il dispose
d'une collection en partie illégale selon lui. "Je savais que je prenais un
risque
", explique l'ancien policier.

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