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Agression de militaires à Nice : l'auteur présumé était sur écoute

L'homme de 30 ans interpellé mardi après avoir agressé trois militaires en faction à Nice est originaire de la région parisienne. Il était suivi par les services de renseignements pour son comportement jugé "prosélyte".
Article rédigé par Sophie Parmentier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (Interpellation de l'homme soupçonné d'avoir agressé trois militaires à Nice © Maxppp)

L'homme interpellé mardi avec le long couteau avec lequel il a agressé les militaires niçois est âgé de trente ans et s'appelle Moussa Coulibaly. Malgré une homonymie de patronyme avec l'un des auteurs des attentats de janvier, il n'y aurait a priori aucun rapport entre les deux, insistent plusieurs sources proches de l'enquête. Jusqu'à la semaine dernière, Moussa Coulibaly vivait à Mantes-la-Jolie, chez ses parents. Une perquisition a d'ailleurs eu lieu mardi soir, dans un immeuble de huit étages du quartier sensible du Val Fourré. Sa mère, sa soeur et un de ses frères ont été emmenés par la police pour être entendus.

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C'est précisément dans ce département des Yvelines que ce trentenaire avait été repéré au mois de décembre dernier, par des hommes du renseignement territorial, qui avaient relevé un comportement jugé "prosélyte", dans les douches d'une salle de sport. L'information avait été transmise à la Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI), qui n'avait alors pas suffisamment de raisons, pour mettre durablement dans ses propres radars, Moussa Coulibaly.

Mais la semaine dernière, la DGSI a reçu un coup de fil de la Police aux Frontières, qui l'a inquiétée. La PAF venait de déceler un départ suspect. Moussa Coulibaly avait commandé un billet d'avion au départ d'Ajaccio, finalement à destination d'Istanbul, en passant par Nice, puis Rome. Au départ, il voulait un aller simple et urgent vers Ankara, qui pouvait laisser pressentir un possible voyage vers la Syrie.

L'agent de voyage en Corse s'est méfié et il a appelé l'aéroport d'Ajaccio :

"Le fait de vouloir partir sur Ankara, précipitamment...J'ai appelé l'aéroport en signalant qu'une personne voulait partir le lendemain. J'estime avoir fait mon devoir de citoyen."

"Il était assez timide, rien qui aurait pu faire penser que c'était quelqu'un de dangereux" : l'agent de voyages en Corse qui a vendu à Moussa Coulibaly, un billet vers la Turquie

Alertée, la DGSI a immédiatement fait le rapprochement avec le signalement qui lui avait été transmis quelques semaines auparavant par les services du renseignement territorial, et elle a donc prévenu les autorités turques, de ce passager suspect.

"J'ai vu une ombre, comme un éclair, se précipitait sur les militaires", Yossi un témoin de l'agression

Sur écoute

Ainsi, dès son arrivée à Istanbul, au soir du 28 janvier dernier, Moussa Coulibaly a été refoulé, et renvoyé en France. Les policiers de la DGSI l'attendaient, à l'aéroport de Nice, dans l'après-midi du 29 janvier. Classiquement, les hommes de la DGSI ont procédé à un entretien dit "administratif", mais jeudi dernier, ils n'avaient encore guère de charges, à l'encontre du futur agresseur des militaires de Nice. Aucune charge objectivement suffisante pour judiciariser sa situation. Ils ont donc décidé de mettre sur écoute, Moussa Coulibaly, qui s'est installé dans un hôtel niçois, proche du quartier de la gare, dès son retour de Turquie. Ils ont aussi suivi certains de ces déplacements, dans la ville.

Et jusqu'à mardi, selon une source proche de l'enquête, Moussa Coulibaly n'aurait été en lien avec aucun réseau, ni aucune filière à Nice. Et rien dans son comportement, ne permettait apparemment de soupçonner un tel passage à l'acte, à l'encontre de militaires.

Quant au deuxième homme interpellé mardi, après l'agression des militaires, son lien n'est à ce stade toujours pas établi avec Moussa Coulibaly. On sait juste qu'ils ont été vus ensemble, dans un tramway, avant l'agression. Coulibaly a été verbalisé en compagnie de ce Canadien d'origine tchadienne. Mais, les enquêteurs restent pour l'instant prudents sur l'implication de ce deuxième homme dans l'agression des militaires.

Des militaires qui sont sortis de l'hôpital. Ils ont reçu mardi soir la visite du ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, et du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian. 

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