Vidéo "C'était un rapport protégé" : des femmes qui ont dû avorter malgré leur contraception témoignent dans un documentaire poignant

Publié
Temps de lecture : 2min - vidéo : 1min
Les accidents de contraception sont la cause de nombreux avortements
Les accidents de contraception cause de nombreux avortements Les accidents de contraception sont la cause de nombreux avortements (Documentaire France 2)
Article rédigé par Isabelle Malin
France Télévisions
Alors que la France est devenue le premier pays au monde à inscrire la liberté de recourir à l'interruption volontaire de grossesse dans sa Constitution, France 2 diffuse un documentaire qui donne la parole à des femmes qui ont avorté.

Mettre des mots sur la honte, la culpabilité et la solitude : c'est ce que tentent de faire des jeunes femmes qui ont eu recours à une interruption volontaire de grossesse (IVG). Réunies dans un groupe de parole encadré par une thérapeute, elles livrent leur expérience dans le documentaire IVG, le droit d'en parler, diffusé mardi 5 mars sur France 2 à 22h50. Un film réalisé par Léa Bordier, qui a elle-même avorté et a longtemps gardé cet événement secret.

Si l'avortement est dépénalisé depuis 1975 par la loi Veil, ce droit reste menacé. C'est la raison pour laquelle la France, où plus de 200 000 femmes ont avorté en 2022, a inscrit la "liberté garantie" de recourir à l'IVG dans la Constitution, lundi 4 mars. Pour autant, parler de ce sujet peut être douloureux pour certaines femmes, comme l'illustre ce documentaire, qui raconte le bouleversement intime et social que peut provoquer une IVG, les violences gynécologiques, parfois, ainsi que l'échec des moyens de contraception, trop souvent. 

Accidents de contraception

Contrairement à certaines idées reçues, beaucoup de femmes qui ont dû avorter prenaient un contraceptif ou se protégeaient pendant les rapports. C'est ce qui est arrivé à Lucie, qui a avorté le jour de ses 17 ans et qui se confie dans le documentaire.

"C'était un rapport protégé. Tous mes rapports étaient protégés (...) Au planning familial (...) on m'a fait vivre une culpabilité énorme. Personne ne m'a crue lorsque j'ai dit que c'était un rapport protégé, et encore aujourd'hui, j'en viens à douter si vraiment, on a été vigilants. Je suis sûre que oui."

Lucie

dans "IVG, le droit d'en parler"

Selon un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) publié en 2009, 72% des avortements sont réalisés sur des femmes qui étaient sous contraception. Les accidents les plus fréquents sont la rupture ou la mauvaise utilisation du préservatif, ainsi que l'oubli de la pilule, son rejet à cause d'une maladie ou du fait de son interaction avec d'autres médicaments. Le stérilet est également parfois mis en cause.

L'échec des contraceptifs

Clotilde, qui témoigne dans le documentaire, a eu elle aussi recours à une IVG alors qu'elle avait eu des rapports protégés. "Depuis le début, je vous entends dire que vous étiez sous contraception pour la plupart d'entre vous, et c'est le cas de la majorité des femmes qui avortent, si j'ai bien vu les chiffres. C'est mon cas aussi (...) Je n'ai plus envie d'avoir à me justifier. Je le disais à certaines personnes pour expliquer : 'tu vois, j'ai bien fait tout ce qu'il fallait', pour justifier que j'aie eu recours à l'avortement (...) C'est quelque chose qui ne doit être remis en question en aucun cas."

Le documentaire IVG, le droit d'en parler, réalisé par Léa Bordier, est diffusé à 22h50 mardi 5 mars sur France 2 et disponible sur france.tv.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.