Titre de séjour "métiers en tension" : Thierry Marx répond "banco" mais demande que l'hôtellerie-restauration soit concernée
"Je dis banco, mais je dis 'mettez nous dans les métiers en tension'", déclare Thierry Marx, interrogé sur la création d'un titre de séjour "métiers en tension", mesure phare du projet de loi immigration. "Il y a 250 000 postes à pourvoir dans nos métiers et on n'est toujours pas sur la liste des métiers en tension", insiste le président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih), jeudi 2 février sur franceinfo.
Le chef étoilé dit aussi "banco" pour "les gens qui sont sur le sol français, qui travaillent dans nos métiers et qui par moment se retrouvent dans l'illégalité, parce qu'il y a une lenteur administrative sur le renouvellement, leur titre de séjour". "Globalement, la profession fait très attention à être dans la légalité", assure-t-il, "après, il y a ceux qui emploient des personnes qui sont en fragilité, qui n'ont pas de papiers". Dans ce cas, "c'est de la délinquance" et le responsable "ne cautionne pas ça du tout".
Selon lui, "17% des 1 300 000 salariés" dans l'hôtellerie-restauration ne sont pas français. D'ailleurs, "nous ne recrutons pas des étrangers : nous recrutons des pâtissiers, des boulangers, des cuisiniers, du personnel de service, du personnel de nettoyage". "Si nous ne trouvons pas sur le sol français des gens à recruter, que des gens viennent de l'extérieur de l'hexagone et qu'ils sont en toute légalité sur le sol français, nous les recrutons, bien évidemment", justifie-t-il.
Un "minimum hôtelier au-dessus des autres Smic"
Ce chef médiatique répond aussi à Marine Le Pen. Mercredi, sur franceinfo, la présidente du groupe Rassemblement national (RN) à l'Assemblée a pointé du doigt plusieurs secteurs, dont la restauration. Selon elle, "la réalité c'est que si ces secteurs sont en tension, c'est parce que les métiers qu'ils exigent ne sont pas assez bien payés". Plutôt que de créer un titre de séjour "métiers en tension", elle incite donc "tous les secteurs" qui ont des difficultés à recruter à "augmenter les salaires".
"C'est une mauvaise information de Madame Le Pen", rétorque-t-il, "parce que les salaires ont été revalorisés" et" la grille des salaires a été créée" dans l'hôtellerie-restauration. Il souligne qu'il "y a un minimum hôtelier qui est au-dessus des autres Smic", ajoutant "vous n'êtes pas mal payé dans l'hôtellerie-restauration".
Pour lui, il faut explorer d'autres pistes pour redonner de l'attractivité à ces métiers, dont la semaine de quatre jours. "Il y a des gens qui nous offrent aujourd'hui la possibilité de travailler quatre jours, avec trois jours de repos". "Je ne dis pas que c'est la panacée, que c'est l'alpha et l'oméga, mais aujourd'hui, on voit bien qu'on ne veut plus avoir un rapport sacrificiel au travail", constate-t-il.
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