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Le budget de l'allocation pour demandeurs d'asile baisse de 176 millions d'euros en 2023

L'enveloppe prévisionnelle "se rapproche du niveau des dépenses de 2016" (313 millions). Or, à l'époque, 85 000 demandes d'asile étaient déposées, contre une estimation de 135 000 pour 2023.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un centre d'hébergement pour les réfugiés ukrainiens à Draguignan (Var), le 23 août 2022.  (MAXPPP)

Le gouvernement prévoit une baisse drastique en 2023 de l'enveloppe allouée à l'allocation pour demandeurs d'asile (ADA), qui va être amputée de 36% pour atteindre 314 millions d'euros contre un demi-milliard en 2022, selon un document budgétaire annexé au projet de loi de finances, consulté jeudi 6 octobre par l'AFP. 

Pour expliquer cette chute de 176 millions d'euros dans les prévisions consacrées à l'ADA, versée durant l'étude des demandes de statut de réfugié, le ministère de l'Intérieur anticipe notamment des délais d'instruction plus serrés et un renforcement de la lutte contre les fraudes, peut-on lire dans le "bleu budgétaire" consacré à l'asile et l'immigration"La dotation s'élève à 314,7 millions d'euros (...). Elle est en diminution de 36% (-176,3 millions d'euros) par rapport à la loi de finances 2022", qui prévoyait 491 millions d'euros, selon le document.

Une enveloppe de 314 millions d'euros 

Les quelque 100 000 déplacés ukrainiens accueillis en France depuis mars sont aussi bénéficiaires de cette allocation. Mais "compte tenu des incertitudes qui entourent le conflit et l'évolution des flux, les dépenses prévisionnelles correspondantes pour 2023 ne sont pas présentées ici", souligne-t-on. En matière d'immigration et d'asile, "la plupart des budgets augmentent, mais il y a une régression de l'ADA, alors qu'a priori les Ukrainiens ne vont pas rentrer demain", s'étonne Gérard Sadik, responsable des questions d'asile à l'association La Cimade. 

"On pourra délivrer l'ADA même si le montant dépasse les prévisions budgétaires", nuance toutefois auprès de l'AFP Didier Leschi, le patron de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii) qui verse cette allocation, conscient qu'à ce jour les seuls déplacés ukrainiens perçoivent "27 millions d'euros par mois". Avec 314 millions d'euros, l'enveloppe prévisionnelle "se rapproche du niveau des dépenses de 2016" (313 millions), selon le document. Or, à l'époque, 85 000 demandes d'asile étaient déposées à l'Ofpra, qui statue sur ces demandes, contre une estimation de 135 000 pour 2023.

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