: Vidéo Accusé d'être homosexuel, ce Tchétchène raconte le calvaire et la torture qu'il a subis
Salman Mukaev vivait en Tchétchénie. Arrêté par la police et torturé après avoir été accusé d'être homosexuel, il a servi d'appât pour piéger des personnes LGTBQ+ sur des sites de rencontre. Il a réussi à s'enfuir en Arménie, mais sa vie reste en danger. Il raconte.
"Ils ont dit que j'étais gay, j'ai répondu que je ne comprenais pas de quoi ils parlaient, mais ils m'avaient déjà jeté par terre et avaient accroché des câbles à mes doigts. Ils ont commencé à m'électrocuter." Salman Mukaev vivait en Tchétchénie et était marié à une femme. En février 2020, il est arrêté par la police à son domicile. Après plusieurs heures de torture, il accepte d'aider la police à piéger des homosexuels sur un site de rencontres. "La mission consistait à s'inscrire sur le site web Meet24, et à rencontrer des hommes gays, et il fallait que je les dénonce", raconte-t-il. Salman est conscient qu'il puisse être blâmé pour ça. "Toute personne victime de tortures sait probablement qu'ils utilisent une multitude de méthodes très élaborées qui vont jusqu'au viol au sens propre", souffle-t-il.
"Mon cas ne tient qu'à un fil"
Salman Mukaev a été détenu pendant une semaine. Dès son retour chez lui, il a décidé de quitter la Tchétchénie. Il confie ne pas avoir été cru lorsqu'il a raconté son histoire et avoir été confronté à des situations similaires. "En ce moment même, je suis en Arménie et ma vie est en danger, parce qu'un dossier a été déposé contre moi et un avis de recherche a été lancé contre moi", explique Salman. Il craint d'être extradé vers la Russie puis vers la Tchétchénie. "Et là-bas vous savez probablement ce qu'il se passera", souffle-t-il. Salman Muakev a transmis cette vidéo au journal indépendant russe Novaïa Gazeta pour faire connaître son histoire.
Depuis 2017, les personnes LGBTQ+ tchétchènes subissent de violentes vagues de persécutions dénoncées par les associations internationales. Elles sont arrêtées, torturées, violées, détenues dans des prisons secrètes. Le dirigeant de la république russe de Tchétchénie Ramzan Kadyrov a toujours nié ces purges, allant même jusqu'à dire qu'il n'y avait pas de gays en Tchétchénie.
Aujourd'hui, les associations dénoncent des persécutions qui sont devenues systémiques, avec notamment des policiers tchétchènes qui extorquent d'importantes sommes d’argent aux victimes et à leurs familles et torturent qui vont jusqu'à la mort.
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