Un professeur de français jugé pour pédocriminalité : "On n'avait jamais vu autant de vidéos produites par un individu", confie une enquêtrice

Le procès d'un professeur de français s'est ouvert vendredi à la cour criminelle de Paris. Il est accusé de multiples viols et agressions sexuelles en Asie du Sud-Est. L'après-midi a été marquée par le témoignage d'une enquêtrice, particulièrement marquée par cette affaire.
Article rédigé par Pierre de Cossette
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Illustration palais de Justice. (OLIVIER CORSAN / MAXPPP)

C'est une commandante de police chevronnée qui s'avance à la barre. Vingt ans ans qu'elle s'occupe de pédocriminalité mais là, dit-elle, "on n'avait jamais vu autant de vidéos produites par un individu". Le témoignage de cette enquêtrice s'est déroulé lors de la première journée d'un procès quasi inédit à Paris : celui d'un Français de 56 ans, jugé pour des dizaines d'agressions sexuelles et de viols sur de jeunes garçons en Malaisie.

Vingt-cinq victimes ont été recensées sachant qu'une autre enquête est en cours pour des faits commis notamment en Thaïlande. L'homme a passé près de 30 ans en Asie du Sud-Est. Ce sont 100 000 enregistrements qui ont été retrouvés sur les disques durs de l'accusé qui filmait quasi systématiquement ses relations avec des garçons. L'enquêtrice raconte que ses collègues ont dû regarder 5 000 heures d'images parfois plusieurs fois les mêmes scènes pour tenter d'identifier les victimes, grâce à des tatouages par exemple.

Des scènes "écœurantes"

Elle détaille l'emploi du temps type du professeur de Français qui quitte Singapour le week-end, pour la Malaisie où il reçoit, dans sa chambre d'hôtel, dès le vendredi soir, des garçons, toutes les deux heures de deux à six enfants en même temps. Des scènes "si écœurantes", explique-t-elle que les policiers ont dû faire des pauses de deux ou trois semaines pour s'aérer l'esprit "si on peut dire", ajoute-t-elle, puisque c'était pour travailler sur d'autres dossiers de pédocriminalité.

Le président de la cour n'a pas d'autre choix que de lister les pratiques, tarifées mais contraintes sur des enfants épuisés. Vingt-cinq victimes dans ce dossier mais combien en tout ? "Au moins 70", indique l'enquêtrice. Les enquêteurs n'ont même pas encore pu visionner ses vidéos au Sri Lanka, aux Philippines ou à Singapour.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.