"Notre message prêtait à confusion" : à Lille, le Conseil de la jeunesse retire sa campagne contre le harcèlement de rue
Le Conseil lillois de la jeunesse a diffusé des affiches sur son compte Twitter pour lutter contre les sifflements, insultes et autres comportements inappropriés dans l'espace public. Mais elles ont été critiquées par des utilisateurs du réseau social.
L'intention était bonne, mais le message maladroit. Le Conseil lillois de la jeunesse a diffusé, vendredi 1er juin, quatre visuels sur son compte Twitter pour lutter contre le harcèlement de rue. Mais ces affiches ont été vivement critiquées par la plupart des utilisateurs du réseau social. Ce qui a poussé les responsables du CLJ, composé de jeunes citoyens âgés de 16 à 25 ans chargés de mettre en place des projets avec les élus municipaux, à les retirer.
L'un de ces visuels a particulièrement été dénoncé. Sur celui-ci, on y voit un jeune homme assis sur le haut d'un banc public, avec la phrase suivante : "Lucas a 20 ans. Lucas aime draguer. Il dit 't'es belle' au lieu de 't'es bonne'. Il est respectueux. Sois comme Lucas."
Toi aussi apprends à harceler comme un vrai Français civilisé https://t.co/4iDfFk8Xhr pic.twitter.com/GpluzCprcl
— Mona Chollet (@monachollet) 2 juin 2018
"On s'excuse pour cette confusion"
Or, comme le souligne une utilisatrice de Twitter, qui se revendique féministe, "Lucas tutoie les femmes. (...) Lucas leur fait des commentaires sur leur physique. Lucas se comporte comme les harceleurs de rue". Une autre suggère : "Ce que l'affiche aurait dû faire, c'est plutôt : 'Bob sait que les filles s'habillent avant tout pour elle-même. Du coup, il sait qu'une tenue légère n'est pas une invitation à se faire harceler, soyez comme Bob' !" Une troisième propose une collaboration avec une association féministe.
Lucas tutoie les femmes.
— Une seitaniste (@une_seitaniste) 1 juin 2018
Lucas ne leur dit pas bonjour et ne leur demande pas si elles veulent converser avec lui
Lucas leur fait des commentaires sur leur physique
Lucas se comporte comme les harceleurs de rue
Bon @clj_lille on va pas se mentir cette campagne c'est le malaise malgré une bonne volonté, du coup pourquoi ne pas travailler avec des asso féministes ? Yen a à Lille, et on mord pas, promis !
— Val (@ValArtFeminisme) 1 juin 2018
Face à ce tollé, le Conseil lillois de la jeunesse a fait son mea culpa. Il a reconnu que son message "prêtait à confusion". Puis il a retiré les visuels en présentant des excuses et en promettant de faire "mieux la prochaine fois".
Mea Culpa. Nous condamnons fermement le harcèlement de rue et nous ne souhaitions pas le minimiser. Notre message prêtait à confusion. On a retiré les visuels et on s’excuse pour cette confusion. Notre engagement pour l’égalité fe/ho continue.#onferamieuxlaprochainefoispromis
— CLJ (@clj_lille) 1 juin 2018
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