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Vidéo 11-Novembre : à Verdun, la terre garde les traces d'une souffrance commune

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1914 - 1918 : Verdun, la terre d'une souffrance commune
1914 - 1918 : Verdun, la terre d'une souffrance commune 1914 - 1918 : Verdun, la terre d'une souffrance commune (FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
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Ce centenaire de la Grande Guerre c'est aussi un rendez-vous personnel pour certaines familles, qu'elles soient françaises ou allemandes. Une autre façon de revisiter Verdun (Meuse).

Verdun n'est plus qu'une forêt dense, mais la terre garde les stigmates de la bataille la plus sanglante de la guerre. En 1916, c'est ici que les ennemis d'hier ont tenté de s'entre-tuer. Ce cauchemar, les combattants l'ont transmis à leurs descendants.

Côté français : Louis Mabille de Poncheville. Ce sous-lieutenant de 19 ans a connu là "son dernier contact avec le feu, avec la boue, avec la peur, avec l'horreur". Blessé à Verdun, il a confié sa souffrance dans ses carnets intimes. Un héritage qu'il a partagé avec son petit-fils Patrick Descamps. Côté allemand : Franz Joseph Sauter. Lui se battait dans un bois qui regorge aujourd'hui encore d'obus qui n'ont jamais explosé. Son fils, Peter, y revit le récit que lui a fait le soldat du moment précis où il a été éventré. Lui aussi a survécu sans dire un mot de ses blessures. Sa douleur, il l'a transmise malgré lui. "À partir de quatre ans, je sais que je me suis pratiquement réveillé chaque nuit parce qu'il hurlait énormément", raconte Peter Sauter. Il est comme hanté par ces objets que le père a gardés de la Grande Guerre : le fameux casque à pointe et la baïonnette qu'il n'a jamais nettoyée. 

La guerre en héritage

Patrick Descamps et Peter Sauter ont, tous les deux, reçu la guerre en héritage. Le Français s'est mis à peindre les poilus quand il a découvert l'histoire de son grand-père qui, malgré la brutalité des combats, est sorti sans haine du conflit. "Il les a considérés comme des adversaires, pas comme des ennemis", analyse son petit-fils.

Chez Peter Sauter, c'est le sentiment de culpabilité qui prime. "Je ne suis pas toujours fier d'être allemand", dit-il, en pélerinage au milieu des tombes françaises à Verdun. "C'est douloureux parce que mon père était là. Mais pas comme touriste. Il était là avec son fusil..."

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