: Vidéo Quand François Mitterrand faisait fleurir la tombe du maréchal Pétain
Avant qu'Emmanuel Macron ne juge "légitime" de rendre hommage au maréchal Pétain, le président socialiste avait déjà fait déposer des gerbes de fleurs sur la tombe du chef du régime de Vichy pour son rôle pendant la Première Guerre mondiale.
"Le maréchal Pétain a été aussi, pendant la Première Guerre mondiale, un grand soldat." Emmanuel Macron a lancé une polémique mercredi 7 novembre dans les rues de Charleville-Mézières (Ardennes), où il se trouvait dans le cadre des commémorations du centenaire du 11-Novembre. Le président de la République a jugé "légitime" qu'un hommage soit rendu "aux maréchaux qui ont conduit l'armée à la victoire", dont Philippe Pétain fait partie.
Face à l'ampleur de la controverse, l'exécutif a tenté de calmer le jeu. Dans un message publié mercredi soir sur Facebook, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a précisé que "nous avions annoncé que nous honorerions les maréchaux de la Grande Guerre. Certains en ont déduit que Pétain en faisait partie. Ce n’est pas le cas. S’il y a eu confusion, c’est que nous n’avions pas été suffisamment clairs sur ce point."
Pourtant, Emmanuel Macron n'est pas le premier chef de l'Etat à juger "légitime" de rendre hommage à celui qui fut ensuite chef du gouvernement collaborationniste de Vichy (de 1940 à 1944). Entre 1986 et 1992, François Mitterrand faisait déposer, chaque 11 novembre, une gerbe de fleurs sur la tombe du maréchal à l'Ile-d'Yeu (Vendée), "comme sur sept autres tombes des maréchaux de la Grande Guerre", rappelle un reportage du 12 novembre 1992.
Critiqué dans son propre camp
A l'époque, François Mitterrand avait aussi essuyé une polémique. Des voix s'étaient élevées dans le camp socialiste, comme celle de Dominique Strauss-Kahn, alors ministre de l'Industrie et du Commerce extérieur. "Le nom de Pétain est indissolublement lié aux massacres des populations juives en France et j’ai beaucoup de mal à lui apporter un quelconque crédit, même si c’est le héros de Verdun", avait-il déclaré à France 2.
Jack Lang, alors ministre de l'Education nationale et de la Culture, avait volé au secours de François Mitterrand sur RMC : "Ce qui me choque, c’est qu’on lui organise ce procès, alors que toute sa vie, ses actes, sa pensée, son action sont fondées sur le respect des libertés, des droits de l’Homme et je dirais l’amitié à l’égard du peuple israélien en particulier."
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