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Vidéo "1914-1918, la presse et la guerre" : quand les poilus décident de dire leurs vérités

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Les journaux de tranchées ou l’autre presse.
Les journaux de tranchées ou l’autre presse. Les journaux de tranchées ou l’autre presse.
Article rédigé par Hervé Brusini
France Télévisions

Avec humour, provocation et franchise, les combattants ont donné naissance à une presse alternative.

Des journaux de tranchée. Les combattants de la Grande Guerre ont rapidement créé leurs propres publications pour rendre compte de leur quotidien. Leurs noms sont plus qu'évocateurs de la réalité qu'ils transmettent. La Mitraille, La Musette, Le Lacrymogène, La Gazette du créneau, L'Etincelle, L'Echo des gourbis, Le Cri du poilu, L'Echo du boyau, Le Coin-coin... Tels sont les titres qu'ils arborent à la une. Le plus souvent, ils sont faits main, à domicile.

Parfois recopiés à quelques exemplaires pour les copains d'une ou deux tranchées. D'où la connaissance relative que nous en avons. Parfois, néanmoins, ils sont tapés à la machine, ou imprimés grâce à un matériel de reprographie, de petites imprimeries. Et cela pour un régiment, une division. Bref une prise de parole réalisée avec des moyens artisanaux.  

Naissance du "Canard Enchaîné"

L'un d'eux est intitulé Gardons le sourire. Une feuille dupliquée très certainement avec un papier carbone, avec cette citation de Rabelais, "le rire est le propre de l'homme". Il s'agit de la publication du 102e régiment d'infanterie. "Ce journal ne peut être crié, ni décrié", s'amuse l'auteur. Les poilus s'en prennent aux "embusqués", c'était le nom donné à ceux qui ont échappé à la mobilisation militaire. Ces journaux de tranchées représentent donc un enjeu, qui n'échappe pas aux autorités. Le général Joffre les voit avec bienveillance mais il met en garde : "leur rédaction doit être surveillée". Et ces publications n'échappent pas à la censure. 

C'est dans ce contexte que naît Le Canard Enchaîné. En septembre 1915, l'éditorial du premier numéro assure avec ironie que "le public veut des nouvelles fausses. Il va en avoir". Une manière de tourner en dérision le discours officiel et les nouvelles que transmettent les médias établis. 

Comment les journaux ont-ils parlé de la grande guerre ? Et les poilus, que pensaient-ils du travail de la presse ? Ce contenu fait partie d'un voyage 7 vidéos de 4 minutes dans les archives de presse de la grande bibliothèque nationale de France, en partenariat avec Retronews. 

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