Prise en charge des violences conjugales : un député se glisse dans le quotidien d'une femme battue, le temps d'une journée
Dimitri Houbron suit toute la journée du lundi 21 octobre le parcours d'une femme victime de violences conjugales, auprès des acteurs du terrain. Objectif : voir les bonnes pratiques et comprendre les difficultés que rencontrent les victimes dans les dispositifs existants.
Tout au long de la la journée, lundi 21 octobre, Dimitri Houbron, référent pour le Grenelle des violences conjugales pour les Hauts-de-France, député LREM du Nord et membre de la commission des lois, suit le parcours et les démarches d'une femme victime de violences conjugales, confrontée aux différentes institutions. L'expérience, inédite, se déroule à Douai.
Montrer aussi "les écueils, les freins" dans la prise en charge
La démarche du député consiste à tester la réponse des différents acteurs sur le terrain et de montrer ce qui existe dans la région pour lutter contre les violences conjugales. Pour le député LREM invité de franceinfo, il s'agit "de mettre en avant les bonnes pratiques mises en place dans le territoire" mais aussi de montrer "les écueils, les freins" que peuvent connaître les femmes victimes de violences conjugales dans les démarches de prise en charge.
Le déroulé et les étapes de la journée
Dimitri Houbron se rend d'abord dans une association, puis à l'hôpital de Douai, étape indispensable pour faire reconnaître ses blessures. Direction ensuite le commissariat, pour porter plainte. "Les choses m'y seront peut-être présentées sous un beau jour", explique Dimitri Houbron qui ajoute qu'il "aura néanmoins entendu des témoignages juste avant" pour se forger "un avis un peu plus objectif de la situation".
Des rencontres sont aussi prévues avec des avocats et le procureur de la République afin de voir si les moyens de protection prévues par la loi ne sont pas déconnectés de la réalité. La dernière étape ce sera le relogement d'urgence, l'une des grosses difficultés rencontrées par les femmes victimes de leur conjoint.
"Il faut que nous soyons tous mobilisés"
Une proposition de loi sur les violences faites aux femmes portée par Les Républicains a été adoptée à l'Assemblée nationale, mardi 15 octobre, à la quasi-unanimité. Elle prévoit la mise en place du bracelet anti-rapprochement pour les conjoints violents, avec la nécessité d'obtenir le consentement des deux conjoints, dont l'auteur des violences. Sur la question des clivages politiques, Dimitri Houbron estime que "sur des sujets de société aussi importants, il faut que nous soyons tous mobilisés".
Il n'y a pas de place à la politique politicienne pour ces questions.
Dimitri Houbron, député LREM du Nordà franceinfo
Concernant le budget alloué pour la lutte contre les violences faites aux femmes, le député estime qu'"on pourra toujours considéré que c'est insuffisant". Il souligne que depuis 2012, "on a presque triplé le budget consacré à ces questions. Le budget actuel est le plus élevé de la Ve République", selon Dimitri Houbron qui reconnaît "qu'il faut aller plus loin, il faut encore des places notamment d'hébergement d'urgence spécifique pour les femmes".
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