: Reportage "Mon fils me demande pourquoi il doit aller à l'école" : des ateliers d'aide à la parentalité mis en place après les émeutes de l'été dernier
Quelle réponse apporter aux émeutes qui ont secoué la France au début de l'été ? Élisabeth Borne doit annoncer des mesures, jeudi 26 octobre, aux côtés d'autres ministres : Gérald Darmanin, sur le volet sécuritaire, Éric Dupont-Moretti sur le volet judiciaire, Aurore Bergé concernant le rôle des parents et Jean-Noël Barrot sur celui des réseaux sociaux. À Montreuil, le centre-ville a été saccagé lors des émeutes urbaines qui ont suivi la mort de Nahel début juillet. La mairie a mis en place, depuis la rentrée, une série d’ateliers d’aide à la parentalité.
Accompagner des parents parfois dépassés
Dans le quartier populaire de la Noue, ils sont une vingtaine, en très grosse majorité des femmes, autour d’un psychologue. Ils échangent leurs expériences de parents, notamment Amal, qui a un adolescent de 15 ans. "La génération des jeunes avec internet, c'est dur. Mon fils m'a dit : 'pourquoi aller à l'école ? Il y a une personne qui a créé une chaîne Youtube et qui est milliardaire, pourquoi moi je dois travailler ?'", raconte la mère de famille.
Pour Ratiba, c’est avec la cadette que la situation est compliquée. "J'ai trois enfants avec trois caractères différents, dont une qui est la rebelle de la famille". Elle ressort de l’atelier avec des idées. "Il y a pas mal de paramètres qui rentrent en compte et ça nous permet de réfléchir. Je me dis que peut-être, dans ce que j'apporte à mes enfants, je peux changer quelque chose pour que ce soit plus fluide et avec moins de tensions", assure-t-elle.
"À chaque fois que l'enfant fait des bêtises, les parents se sentent souvent démunis et ne savent plus comment faire"
Konaté Hamaye, directeur de l'association Leaà franceinfo
Konaté Hamaye, directeur de l’association Lea, un lieu d'écoute et d'accueil, veut surtout déculpabiliser ces parents. "Oui, il y a de la souffrance parce que dans la famille, les parents mettent tout en place pour que l'enfant puisse rester dans un cadre et respecter les règles qui sont mises en place", constate-t-il. Lors de l'atelier, il n’a pas été directement question des émeutes. Dans le quartier, de nombreux parents s’étaient mobilisés alors pour tenter de calmer les tensions.
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