Réforme du collège : quels sont les points de crispation ?
À en croire le gouvernement, un peu plus de 27% des enseignants ont fait grève pour protester contre la réforme du collège. Ils étaient 50% selon les syndicats. Quatre points de la réforme font notamment l'objet de critiques.
La réforme du collège fait l'objet de nombreuses critiques, et certaines mesures sont particulièrement contestées. Sur le plateau de France 2, Nicolas Chateauneuf revient sur les différents points de crispation.
"La réforme signe la fin programmée du latin et du grec comme disciplines à part entière. Le ministère les trouve trop élitistes", précise-t-il. Selon lui, aujourd'hui, 20% des élèves apprennent le latin, contre seulement 3% pour le grec. Avec la réforme, le latin serait fondu dans un module interdisciplinaire appelé "Langues et cultures de l'Antiquité", à raison d'une heure par semaine "que pourraient suivre cette fois tous les collégiens". Pour ceux qui voudraient en savoir plus, le ministère a ajouté une option latin de deux heures par semaine.
Un pouvoir accru pour le chef d'établissement
Autre point qui suscite l'indignation des professeurs, la suppression des classes bilangues. Aujourd'hui, elles concernent 16% des élèves. "Demain, avec la réforme, tous les élèves apprendront une deuxième langue dès la cinquième", souligne le journaliste. Il ajoute : "Les plus mécontents sont évidemment les professeurs d'allemand, car ils avaient beaucoup d'élèves dans ces classes bilangues."
Les EPI, les Enseignements pratiques interdisciplinaires ne font pas non plus consensus. "Cela consiste à réserver trois heures par semaine à des thèmes ou des projets variés autour, par exemple, du développement durable", détaille Nicolas Chateauneuf. L'idée est "d'intéresser les élèves à des concepts élaborés", présentés par plusieurs enseignants de façon transversale. Les opposants estiment qu'il faudrait mieux se concentrer sur les fondamentaux.
Enfin, dernier sujet qui fâche, la plus grande autonomie donnée aux chefs d'établissement. Avant, les professeurs "étaient les seuls maîtres à bord en termes de pédagogie", note Nicolas Chateauneuf. Avec la réforme, ils vont devoir composer avec le principal, qui va organiser 20% de l’emploi du temps.
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