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Protocole sanitaire dans les écoles : "Nos collègues sont sur le point de craquer", alertent des syndicats d'enseignants

La SGEN-CFDT et SE-Unsa s'inquiètent de la situation au sein des établissements scolaires alors que Jean Castex et Olivier Véran ont annoncé de nouvelles mesures pour lutter contre le Covid-19, dont le passage en niveau 3 du protocole à l'école.

Article rédigé par franceinfo
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Obligation du port du masque à l'école, à Saint-Etienne, en novembre 2020. Photo d'illustration. (PHILIPPE VACHER / MAXPPP)

"Nos collègues sont sur le point de craquer", prévient Catherine Nave-Bekhti, la secrétaire générale du SGEN-CFDT Éducation Nationale, lundi 6 décembre sur franceinfo. "C'est la raison pour laquelle le SGEN-CFDT dépose aujourd'hui une alerte sociale auprès du ministère", a-t-elle ajouté. Le syndicat dénonce des conditions de travail de plus en plus compliquées à cause des contraintes sanitaires, alors que le protocole sanitaire de niveau 3 va entrer en vigueur dans les écoles.

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"Le passage en niveau 3 est nécessaire mais il ne sera pas suffisant si on veut que l'école tienne, déclare Stéphane Crochet, secrétaire général du SE-Unsa Depuis le changement de stratégie en cas de cas positif nous vivons une désorganisation difficile à l'intérieur des écoles, donc il faut absolument revoir la procédure en cas de cas positif et il faut aussi recruter des professeurs pour assurer le remplacement."

Aérer suffisamment les classes

Catherine Nave-Bekhti regrette que "le ministre ait mis une bonne année à reconnaître que les capteurs pouvaient être utiles alors que l’on lui en demandait déjà à l'automne 2020. Ce n'est qu'à la rentrée 2021 qu'il a commencé à dire que ça pouvait être utile et depuis très récemment, il y a une aide financière pour les collectivités locales", fustige-t-elle en réclamant la poursuite de cette subvention après le 31 décembre.

"Il faut des capteurs pour être sûr d'aérer suffisamment mais cela ne suffit pas !", ajoute la secrétaire générale du SGEN-CFDT. "Il faut aussi pouvoir aérer. Or, il y a encore des salles de classe où les fenêtres n'ouvrent pas ou pas suffisamment", explique-t-elle. "Il faudrait que l'on installe des systèmes de ventilation professionnels pour renouveler l'air des salles de classe, sans forcément faire non plus descendre la température des classes à 14 ou 10 degrés, ce qui n'est pas soutenable pour les enfants, ni pour les enseignants."

Une demande déjà formulée par la Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE). "Il faut que l'État s'engage sur les capteurs de CO2 et les purificateurs d'air dans les salles de classe, a demandé sur franceinfo, Nageate Belahcen, co-présidente de la fédération. Il n'y a aucun investissement qui est fait à l'heure où on se parle, alors que ça aurait dû être fait il y a déjà bien longtemps."

Une "discontinuité pédagogique"

Au niveau des remplacements le secrétaire Stéphane Crochet s'inquiète de leur nombre insuffisant : "On est en situation très tendue. Nous avons des collègues malades du Covid, mais aussi des autres virus qui ont fait leur retour. Donc au moment où il ne faudra pas brasser les élèves, il faut absolument du renfort à l'école pour pouvoir tenir tout l'hiver." Catherine Nave-Bekhti déplore trop de mesures qui entraînent une "discontinuité pédagogique". Selon elle, "c'est une réalité pour beaucoup d'enfants, qui ne peuvent pas se rendre en classe quand ils sont cas positifs, ou cas contact. Nous, on a des témoignages de collègues, y compris dans le second degré, qui disent qu'il y a des élèves qui, depuis le début de l'année, ont raté plus de 30 jours de cours parce qu'ils ont été cas contact dans leurs familles !"

"Ce que l’on demande, c'est aussi une adaptation pédagogique de l'organisation de l'enseignement pour que la pression ne retombe pas, ni sur les élèves, ni sur les collègues."

Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale du SGEN-CFDT Éducation Nationale

à franceinfo

Elle ajoute qu’un rallongement des vacances de Noël, un temps envisagé, serait "compliqué" pour la même raison, car les personnels devraient "refaire toute la programmation de l'enseignement" alors qu’ils sont épuisés.

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