Blocage des universités : "Il ne faut pas hésiter à recourir à la force publique"
Khaled Bouabdallah, le vice-président de la Conférence des présidents d'université a estimé mercredi sur franceinfo qu'il fallait évacuer les étudiants bloqueurs en cas de "violences, de troubles à l’ordre public, de dégradation des biens".
Le mouvement de protestation contre la réforme de l’accès à l’université se poursuit. "Il ne faut pas hésiter à recourir à la force publique" en cas de "violences, de troubles à l’ordre public, de dégradation des biens", a réagi mercredi 18 avril sur franceinfo Khaled Bouabdallah, vice-président de la Conférence des présidents d’université et président de l’Université de Lyon (Rhône). Quatre universités sur environ 70 sont toujours bloquées, et une dizaine d’autres sont perturbées. Alors que certains examens n'ont pas pu se tenir à certains endroits, le président de l’Université de Lyon a toutefois assuré que "les diplômes ne seront pas dévalorisés, c’est quelque chose d’intangible".
franceinfo : Faut-il faire intervenir la police dans les facultés ?
Khaled Bouabdallah : Chaque président est en situation d’apprécier les choses. C’est lui qui a le plus d’éléments pour prendre cette décision. Mais, dès lors qu’une situation est bloquée, qu’il y a des risques de violences, de troubles à l’ordre public, de dégradation des biens, comme c’est hélas le cas, il ne faut pas hésiter à recourir à la force publique. À Lyon, cela a été fait la semaine dernière. Il y avait des troubles à l’ordre public très importants, des violences, des dégradations des biens, et c’est la responsabilité des présidents de protéger les étudiants et les biens publics.
La ministre de l’Enseignement supérieur estime qu’il y a plus de violences de la part de ceux qui bloquent. Partagez-vous cet avis ?
C’est un mouvement assez radical et dans certaines facultés, c’est violent ou potentiellement violent. À Tolbiac, c’est un cas assez symptomatique et j’espère très limité. J’ai tendance à faire confiance au président de l’Université de Paris 1. Et la situation à l’Université Paris 1 est inacceptable et intolérable.
Une journée interprofessionnelle de mobilisation est organisée jeudi avec les syndicats étudiants. Pensez-vous qu’il y a un risque particulier ?
Il y a toujours un risque quand il y a des journées de manifestation, ce sont toujours des moments un peu plus chauds que les autres, donc on va suivre cela de très près. Les mouvements sont radicalisés aussi car derrière ces mouvements, il y a un agenda politique et un certain nombre d’éléments dans les universités qui n’ont rien à voir avec les universités, ce qui rend la situation potentiellement délicate à piloter.
Quelles sont les solutions alternatives pour les examens des étudiants ?
On y travaille avec le ministère et les rectorats avec une volonté claire et nette. Les examens auront lieu. Les diplômes ne seront pas dévalorisés, ça c’est quelque chose d’intangible.
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