En France, un quart des jeunes femmes ont été victimes d'au moins une forme de violences sexistes et sexuelles à l'école

Ce baromètre OpinionWay révèle par ailleurs que 38% des jeunes femmes ont été confrontées à du cyberharcèlement.
Article rédigé par Noémie Bonnin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Une lycéenne dans les couloirs de son établissement scolaire. Photo d'illustration. (LUC NOBOUT / MAXPPP)

Un quart des jeunes femmes ont été victimes d'au moins une forme de violences sexistes et sexuelles à l'école en France, rapporte un baromètre* OpinionWay pour le Plan International France qu'a pu consulter franceinfo. Cette ONG milite pour l'égalité entre les filles et les garçons et le respect de leurs droits fondamentaux.

Les violences sexuelles et sexistes sont "tous les actes qui visent à dévaloriser, humilier ou agresser une personne sur la base de son identité de genre, réelle ou perçue", explique l'étude. Elles peuvent être "de nature physique, verbale, psychologique ou sexuelle", est-il précisé. Cela regroupe les attitudes sexistes, les agressions sexuelles et les viols.

L'enquête aborde aussi la difficulté de parler de ce qui est vécu. Seuls deux tiers des victimes des violences sexistes et sexuelles se sont confiées à quelqu'un. Dans un tiers des cas, elles se confient à une amie. Un autre tiers se confient à leurs parents. En revanche, seules 18% des victimes sollicitent le personnel scolaire alors que le rôle des établissements dans la prévention et le soutien apparaît comme un enjeu crucial.

Près de 40% des jeunes femmes confrontées à du cyberharcèlement

L'étude révèle également que 38% des jeunes femmes ont été confrontées à du cyberharcèlement. Elles l'ont subi elles-mêmes pour 9%. Pour 32%, elles ont été témoins du cyberharcèlement d'une autre élève de leur établissement. Il y a 66% des victimes de cyberharcèlement qui déclarent avoir également été victimes de violences sexistes et sexuelles dans leur établissement scolaire. Pour deux tiers des personnes concernées, l'école est perçue comme n'accompagnant pas assez les victimes de ce type de violences en ligne.

Sur le plan de la sensibilisation, seuls un tiers des jeunes femmes interrogées déclarent avoir déjà bénéficié d’un temps de parole autour de ces violences sexistes et sexuelles. Moins de la moitié d'entre elles déclarent avoir pu assister à l'école à une séance de prévention sur le cyberharcèlement. Ce baromètre s'intéresse enfin aux auteurs des violences. Dans 83% cas, des garçons ou des jeunes hommes sont impliqués, des filles dans 34% des cas. Six fois sur dix, c'est un phénomène de groupe plutôt qu'une action venant d'une personne seule.

Ces violences de genre peuvent avoir un impact sur la scolarité des adolescentes. Parmi les victimes de violences sexistes et sexuelles, 11% déclarent avoir déjà évité de se rendre en classe à cause de ces violences.


*Méthodologie : le sondage a été réalisé par OpinionWay auprès d'un panel de 1 039 filles et jeunes femmes de 13 à 25 ans représentatif de la population française féminine. Elles ont répondu à un questionnaire en ligne entre le 8 et le 17 décembre. Les définitions de "violences sexistes et sexuelles" et de "cyberharcèlement" ont été données en introduction du questionnaire.

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