Des "anti-genre" candidats aux élections de parents d’élèves ?
Les élections de parents d’élèves ont lieu vendredi et samedi dans un contexte un peu étrange cette année dans quelques écoles en France. Il y a certes les listes classiques des fédérations de parents d'élèves FCPE et PEEP, comme les listes indépendantes, mais il y a en plus, par endroits, de nouveaux candidats opposés à l'égalité filles-garçons ou à l'entrée des questions de "genre" à l'école. Il s'agit notamment des militants de Vigi Gender, et également des proches de Farida Belghoul, cette enseignante qui a initié les journées de "retrait de l'école" l'an dernier, contre l'ABCD de l'égalité.
Il s’agit de deux démarches bien différentes. "Vigi Gender" est une association créée il y a tout juste un an, un partenaire de la Manif pour tous, qui appelle pour la première fois les parents d'élèves à se présenter à ces élections. Il ne s'agit pas de créer des listes étiquetées "Vigi Gender", mais d'exister sur des listes dites indépendantes. Cette association ne veut pas s'afficher, mais elle précise néanmoins que 600 parents l'ont déjà contactée. Le but est vraiment d'être élu pour "s’engager", participer aux conseils d'école et empêcher l'entrée des modules sur l'égalité filles-garçons dans les établissements. Ces candidats veulent donc participer au débat scolaire.
Des candidats présents dans six ou sept écoles
De leur côté, les proches de Farida Belghoul, cette enseignante aujourd'hui en disponibilité, s’opposent à l’institution. Ils œuvrent surtout dans le Val d’Oise, en région parisienne. Leur action est très circonscrite, mais ils appellent les parents à se présenter sur des listes indépendantes pour boycotter les conseils d’école. Par ailleurs, cette militante anti-égalité a créé la Fapec, la Fédération des associations de parents engagés et courageux, pour se faire connaître.
D’après la FCPE, ils seraient présents dans six ou sept écoles sur 2.800 dans le Val d'Oise, à Goussainville, Villiers-le-Bel ou Argenteuil. Mais devant le collège Eugénie Cotton d’Argenteuil, ou devant l’école d’à côté, personne ne parle de cette nouvelle fédération de parents. Il n'y a aucune affiche, aucune liste. Et ce sera très difficile de savoir si des parents de la Fapec sont élus, car ils refusent de parler aux médias. En tous cas, la FCPE surveille cette situation de près, et prend cette menace au sérieux. Elle se réserve d’ailleurs le droit d'engager des poursuites judiciaires si ces élections ne se passaient pas dans les règles du code de l’Education.
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Pour le ministère de l’Education, c’est un phénomène très à la marge. De leur côté, les syndicats d’enseignants ne s’alarment pas. Pour le Snuipp, le principal syndicat du primaire, il n'y a pas de "poussée de fièvre ", il s'agit de candidatures très localisées surtout en Ile-de-France. Néanmoins le syndicat des enseignants de l'Unsa appelle à une certaine vigilance. Il promet de soutenir les collègues qui pourraient être mis en cause et il demandera au ministère d'agir "en cas de fortes tensions entre les parents et les enseignants ".
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