Chalon-sur-Saône entérine la fin du menu sans porc dans ses cantines

Dès le 15 octobre prochain, du jambon est prévu en entrée, dans les cantines de Chalon-sur-Saône. Le conseil municipal a voté mardi soir la fin des menus de substitution dans les cantines scolaires, entérinant la décision que le maire de la ville de Saône-et-Loire avait annoncée en mars dernier, provoquant une vive polémique.

Ces menus de substitution, pour les enfants ne mangeant pas de porc, avaient été mis en place par l’ancien maire UMP de Chalon, Dominique Perben. Mardi soir, les sept élus d’opposition de gauche ont voté contre le retour à un menu unique. La première adjointe, UDI, absente, n’a pas pris part au vote.

Le maire LR évoque "la neutralité du service public"

La mention "avec ou sans porc" disparaît donc, au profit d'un seul menu. Pendant les débats mardi soir, le maire Les Républicains Gilles Platret évoquait "la neutralité du service public ". Son opposant, ancien maire et député PS, Christophe Sirugue rétorquait : "La laïcité est détournée de son sens ".

Puis à l'issue du conseil municipal, le maire Gilles Platret indiquait face à la presse : "Le débat engendre la polémique, mais ce n'est pas parce qu'il y a polémique qu'il faut qu'il n'y ait pas de débat. Je note d'ailleurs que notre ville n'est pas la seule, depuis que nous avons annoncé notre décision au printemps, d'autres communes ont pris les mêmes décisions, donc on continue ". Ces derniers mois en effet, plusieurs municipalités - notamment Arveyres (Gironde), Toulouse, Perpignan, Chilly-Mazarin (Essonne) - ont remis en cause les menus de substitution dans leurs restaurants scolaires.

"Une mission confiée à Monsieur Platret par Monsieur Sarkozy"

Réponse de Christophe Sirugue, député PS et conseiller municipal d'opposition : "Cette faute politique majeure ne se comprend que si on l'intégre comme étant finalement une mission confiée à Monsieur Platret par Monsieur Sarkozy, pour très clairement engager une campagne de plus en plus droitière ". "C'est grave ce qui s'est passé ce soir à Chalon-sur-Saône ", ajoute-t-il.

Nouveau recours de la Ligue de défense judiciaire des mususlmans

Cet été, la Ligue de défense judiciaire des musulmans avait saisi le tribunal administratif de Dijon pour dénoncer une atteinte au droit au respect de la liberté de culte des enfants. En vain, le tribunal n’avait pas estimé qu’il y avait urgence à statuer.

Mardi soir, la Ligue de défense judiciaire des musulmans a à nouveau annoncé qu’elle allait attaquer cette décision de la ville de Chalon, par la voix de son avocat dijonnais, Maître Jean-Baptiste Jacquenet-Poillot :